Une cellule djihadiste s’est installée au quartier de Dubosville de la banlieue sud de Tunis .Elle se livre au racket, au pillage et à la violence, sous couvert de la Chariaa .
Cette atmosphère, où les institutions de l’Etat sont inexistantes, pèse sur les habitants du quartier (entre 5 et 6000âmes) ; et depuis l’assassinat du commissaire Mohammed Sboui, ils commencent à se soulever contre cet état des choses, affirmant que la situation de leur quartier est quasi comparable à celle des villes de Somalie et d’Afghanistan.
Ces pratiques ont été stigmatisées même par Rached Ghannouchi , qui a donné des détails sur la mort du commissaire Sboui , et révélé que les tueurs ont fait obole à des tiers du 1/5 de la somme trouvée chez la victime pour que le reste s’approprie le caractère halal, et un imam leur a donné refuge à l’intérieur même de la mosquée de son ressort , alors qu’ils étaient recherchés .
Le site Nawat qui a mené une enquête sur le quartier , a relevé , en date de jeudi 30mai , que Dubosville est devenu un quartier de non-droit infesté par une mafia religieuse où les djihadistes prélèvent des taxes de 25dinars par mois sur chaque commerce , et autre activité économique .Le site qui a souligné l’absence totale des agents de la sûreté, pendant les derniers mois , remarque que les commerçants sont contraints de payer ces sommes sous peine de s’exposer à des représailles eux-mêmes ainsi que leurs familles . Les récalcitrants sont traités de mécréants, et n’auront d’autre choix eux aussi que de se conformer aux injonctions de la cellule djihadiste, pour ne pas s’attirer les foudres de la police salafiste.
Le site Nawat affirme que ses investigations lui ont permis de découvrir que la structure djihadiste de Dubosville , affiliée à Ansar Charia qui a fait acte d’allégeance à AQMI , est proche des cellules qui sévissent à l’est algérien représentant Al-Qaida sur place .
Cette cellule de Dubosville est la cheville ouvrière du travail de recrutement, de financement, et d’enrôlement de djihadistes en Syrie, au Nord Mali via la Libye.
Son chef qui répond au nom d’Abdallah Hafki, est le trait d’union entre recruteurs, bailleurs de fonds, et réseaux d’envoi de djihadistes dans les zones de combat.
L’enquête révèle que le syrien Abdelaziz Al-Najib, connu pour être la tête pensante de l’insurrection, est venu en Tunisie, au commencement des évènements de Syrie, et c’est lui-même qui a installé le réseau Hafki, et établi les connections nécessaires pour son fonctionnement.
Aboussaoud Hmidi
