AccueilChiffreTunis : Tentative de «coup d’Etat» électoral de Marzouki?

Tunis : Tentative de «coup d’Etat» électoral de Marzouki?

Le candidat perdant au premier tour des élections présidentielles tunisiennes, Moncef Marzouki, change son fusil d’épaule. Le second candidat a perdu tous les recours contre les résultats du premier round qui voudraient prouver des crimes électoraux qui amèneraient à refaire le premier tour des présidentielles. Il n’en désarme pourtant pas. Ayant manifestement échoué à faire de son programme électoral son principal cheval de bataille contre son concurrent Béji Caïed Essebssi (BCE), il joue manifestement son un dernier coup, en essayant de jeter le discrédit sur le processus électoral qu’il n’a pas pu arrêter.

Depuis quelques jours, en effet, Moncef Marzouki joue la carte de la fraude. Cette nouvelle tactique en matière de campagne électorale avait débuté par une vidéo postée le 8 décembre 2014 sur son mur FB. Il y affirmait que « « Sans falsification, il n’est pas possible à l’autre candidat de nous vaincre». Manifestement, très mauvais perdant, il y ajoute que «le second tour de l’élection présidentielle doit se dérouler dans la transparence la plus totale. Cela signifie qu’il ne faut pas laisser de marge pour la falsification ou la fraude dans cette élection, ce qui s’est déjà produit massivement au cours du premier tour, ce qui nous a conduit à déposer des recours auprès du tribunal administratif ». La pilule du refus de ses recours par le tribunal administratif, en première instance et en appel, lui restait encore en travers de la gorge. Le perdant du premier tour continue ainsi de jeter le discrédit sur les résultats du premier tour du scrutin du 23 novembre dernier, malgré le rappel à l’ordre de l’ISIE.

Réagissant le 11 décembre, mollement selon les observateurs, à cette vidéo de Marzouki, le président de l’instance indépendante des élections a jugé «irresponsables» les déclarations du candidat aux élections présidentielles et a ajouté que les déclarations concernant des irrégularités entachant le scrutin doivent être étayées par des faits concrets et vérifiables. Et pour toute vive réaction, Sarsar se limite à mettre l’accent sur la nécessité de garantir un climat de confiance pour ce qui reste du processus électoral, affirmant que l’ISIE ne peut en aucun être un faux témoin.

Loin de se rétracter ou de tenir compte de la réaction de l’ISIE, le candidat Marzouki continue à affirmer ou à laisser parfaitement comprendre que les résultats du second tour du scrutin des présidentielles seront traficotés. Après lui-même, c’est son directeur de campagne qui prend le relais pour le dire encore une fois.

Le directeur de la campagne électorale de Moncef Marzouki, Adnane Mansar, a, en effet, affirmé ce vendredi 12 décembre 2014 sur les ondes de la radio privée Mosaïque Fm, que le président de la République provisoire ne cèdera le pouvoir qu’à la seule condition que les présidentielles se soient déroulées dans la transparence et l’impartialité, ajoutant que ce n’est qu’alors « nous nous conformerons au choix du peuple».

A. Mansar a souligné que les partisans de Marzouki craignent que les résultats du second tour du scrutin présidentiel soient entachés de fraude, affirmant que Moncef Marzouki était dans son droit quand il a appelé l’ISIE à sévir contre toute tentative de falsification. «Nous savons tous que plusieurs parties du camp adverse étaient impliquées par le passé dans la falsification des résultats des élections sous l’ancien régime (…) nous avons des craintes et nous n’allons pas laisser faire», a-t-il dit.

Au même micro, Mansar qui répondait à une question du journaliste de Mosaïque FM qui lui demandait si le consensus et l’entente [entre les deux têtes de l’exécutif] ne serait pas mieux garantis en cas de réélection de BCE à la présidence, Adnane Mansar estime que «si le consensus et l’entente (en langue arabe, tel que prononcé par A. Manser Attawafouk) comportent une menace pour la Constitution et pour les libertés et la stabilité des institutions, il n’est plus notre objectif». Que chercherait ainsi à faire Moncef Marzouki ? Chercherait-il, encore une fois à bloquer le processus électoral ? Les observateurs de la scène politique tunisienne n’excluent pas qu’il fasse de nouveau usage de recours contre les résultats du second tour des présidentielles s’il venait à les perdre comme il semble en avoir clairement peur. Que voudrait dire la menace, à peine voilée, de son directeur de campagne lorsqu’il disait que «nous n’allons pas nous laisser faire» et que «Marzouki ne cèdera le pouvoir qu’à une seule condition» ? Et s’il finissait par ne pas être convaincu que sa condition ne lui aurait pas été remplie, que ferait-il ? Personnalité instable, de l’avis même de ses anciens co-partisans au CPR et CPRiste «Zinzin» comme l’affirmait sa disciple Olfa Helali, pousserait-il le bouchon jusqu’à refuser de quitter le palais de Carthage comme en menacerait, de manière voilée, le directeur de sa campagne ? Ne serait-ce pas là une tentative «coup d’Etat» électoral ?

Khaled

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