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Tunisair :« Nous restons vigilants, mais on est optimiste pour la période à venir », affirme le syndicat

Chokri Kammoun, secrétaire général du syndicat du Personnel Navigant Technique (pilotes) de Tunisair commente, ci-après, la réaction de la direction générale de Tunisair suite à la publication des chiffres relatifs à la situation financière de la compagnie et avance quelques propositions au nouveau PDG. Interview.

La Direction Générale de Tunisair a démenti les informations divulguées, jeudi 23 février, lors d’une conférence de presse tenue par les syndicats de base relevant de l’UGTT concernant la situation financière de la compagnie aérienne et confirme par conséquent que les chiffres financiers avancés sont non-conformes aux données comptables annuelles de la compagnie. Qu’en pensez-vous ?

Avant tout, il faut signaler que les chiffres publiés au cours de ce point de presse, avec des pertes s’élevant à 113 millions de dinars (MD) et un endettement estimé à près de 135 MD en 2011 sont les mêmes chiffres annoncés lors d’une réunion tenue, fin janvier, avec le premier responsable de la compagnie afin d’avoir une information sur la situation financière de Tunisair.

Face à une situation critique et des chiffres alarmants, les syndicats de Tunisair relevant de l’Union Générale Tunisienne du travail, ont bougé pour attirer l’attention de l’opinion publique et inviter le chef du Gouvernement à intervenir pour sauver la compagnie qui compte plus de 8400 employés.

Et là, je pense que la direction est obligée de vérifier ses chiffres puisqu’elle en est la source officielle.

Un autre point à ajouter, c’est qu’il y a une contradiction dans le communiqué rendu public par la direction en informant que Tunisair a assuré faire le nécessaire pour éviter la faillite et avoir mis en place des mesures suite à la baisse de l’activité et l’augmentation des prix du carburant, ce qui a induit le recours à des crédits d’exploitation dont le volume n’a pas dépassé 8% du chiffre d’affaires. Et malgré cette situation, Tunisair est en mesure de supporter financièrement et comptablement les effets de la conjoncture et d’honorer tous ses engagements envers ses bailleurs de fonds

Une semaine après ce cri d’alarme, y a-t-il eu une réaction de la part du gouvernement qui reste encore indifférent quant à la dégradation de la situation économique et sociale de la compagnie, pour remédier à cette situation ?

Sincèrement, on n’était pas contacté par le ministère de tutelle. Mais, la nomination du nouveau staff à la direction générale est un signe fort de la mobilisation du gouvernement pour y faire face.

Alors quelle est votre opinion concernant la situation telle qu’elle se présente actuellement?

Nous restons toujours vigilants, mais on est optimiste pour la période à venir surtout qu’une petite recherche réalisée, ces derniers jours, nous a confirmé que Rabah Jerad est un homme compétent et intègre ainsi que les deux directeurs adjoints qui font partie des meilleurs cadres de Tunisair. Par ailleurs, le nouveau PDG a occupé le poste du directeur général adjoint de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz, STEG, depuis août 2002 jusqu’à août 2009, de PDG de la Société tunisienne de construction et de réparation mécanique et navales, SOCOMENA, d’août 1997 à juillet 2002 et le poste du PGD de la Société industrielle d’appareillage et de matériel électrique, SIAME, d’août 1993 à juillet 1997.

Vos suggestions pour le premier responsable de Tunisiair pour qu’il soit en mesure de redresser la situation de l’entreprise ?

Le premier pas consiste à assainir la compagnie de toute forme de corruption. Et là, on insiste sur la création d’une commission judiciaire indépendante en charge des dossiers de malversation et de corruption.

Aussi, c’est le temps de reformer le mode de gouvernance passant d’une entreprise publique à une entreprise commerciale pour avoir la compétitivité et une certaine flexibilité. Rappelons que la bureaucratie actuelle est à l’origine de la perte de pas mal d’occasions sur le marché de transport aérien.

Une autre proposition touche également à la mise en œuvre des deux études effectuées par deux bureaux internationaux dans le but d’établir une nouvelle stratégie commerciale pour Tunisair.

Dernier point : pour un futur meilleur sur le plan économique et social, on doit assurer la neutralité de la compagnie et la rendre apolitique.

Wiem Thebti

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