Longtemps réservés à la vente au comptoir, nombre de médicaments et de produits de santé sont disponibles sur la toile. En Tunisie, le business a pris de l’ampleur, cette autorisation permettant à des centaines de pharmaciens de créer leur offre en ligne. La législation est claire : aucune prescription médicale ne peut se délivrer en ligne.
Pour le consommateur, cela sonne comme une bonne nouvelle, mais un peu de prudence s’impose !
En matière de santé, la méfiance s’impose plus que partout ailleurs. Le risque est réel, la moitié des produits proposés sont contrefaits et/ou non autorisés.
Les officines parallèles sur les réseaux sociaux profitent de l’ignorance des gens pour leur vendre tout et n’importe quoi ! Vous payez un produit parfois cher et qui contient des substances dangereuses.
Produits contrefaits, attention danger !
Suite à l’augmentation vertigineuse de ce phénomène, le président du syndicat des pharmaciens officinaux, Naoufel Amira, a exprimé son inquiétude concernant la prolifération de la vente des médicaments et des produits pharmaceutiques d’origine inconnue sur les sites de vente en ligne ou sur les réseaux sociaux et hors des circuits de distribution contrôlés, appelant le ministère de la Santé et tous les ministères concernés à lutter contre ce fléau pour protéger la santé des citoyens.
Dans une déclaration faite, ce jeudi 25 avril 2024 à Africanmanager, Amira a appelé à faire attention aux médicaments et produits parapharmaceutiques qui sont vendus en ligne.
Il a, dans ce sens, assuré que la plupart de ces produits sont contrefaits, et qui pourraient donner de graves complications, pouvant, même, entraîner la mort.
Le président du syndicat des pharmaciens officinaux a, sur un autre volet, déploré l’absence totale de contrôle sur ces réseaux qui a permis le développement de ce secteur parallèle.
Et d’assurer que le syndicat suit de près les pratiques illégales de vente en ligne de plusieurs médicaments et de produits pharmaceutiques d’origine inconnue qui sont introduits en Tunisie à travers la contrebande, exprimant encore son étonnement face au mutisme des autorités de tutelle.
« Plusieurs correspondances ont été envoyées pour les informer de ces pratiques, mais aucune réponse n’est parvenue au syndicat jusqu’à ce jour », a-t-il ajouté.
45% des médicaments contrefaits distribués en Afrique
Selon des conclusions d’un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 45% des médicaments contrefaits dans le monde sont distribués en Afrique. En effet, dans nombre de pays du continent, la réglementation y est faible, ce qui incite les contrefacteurs à agir impunément.
Ce n’est heureusement pas tout àfait le cas de la Tunisie mais il n’empêche, ce fléau ne semble pas l’épargner, bien que le circuit soit maîtrisé et quelque peu verrouillé.
En Afrique, plusieurs facteurs contribuent à la propagation de produits pharmaceutiques contrefaits. L’infrastructure de santé limitée, ce qui facilite leur pénétration sur le marché, les réglementations laxistes peuvent être moins strictes dans certaines régions, facilitant ainsi leur vente de ces produits, le manque de sensibilisation du public sur leurs dangers peut conduire les gens à les acheter sans se rendre compte des risques associés car in fine, ce sont les populations à faible revenu qui y sont souvent expoxés en raison de leur moindre accès aux soins de santé de qualité (…).
