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Tunisie : Ce remaniement-lifting ne suffira pas, il faut 10 réformes clés dit l’ITES

Le remaniement ministériel, qu’on vient d’avoir après des mois d’atermoiement, de dénégation, mais que des proches du chef du gouvernement, Youssef Chahed, avaient déjà soufflé à Jeune Afrique, n’a qu’un seul objectif : Créer cet électrochoc qui fait défaut à la Tunisie depuis sa fameuse Révolution. Chahed pense qu’à travers ce mouvement, qui n’est pas des moindres – avec l’éviction de deux ministres clés -, le pays va enfin, comme par magie, entrer dans le cercle vertueux des réformes et du retour au travail pour se bâtir un avenir. Mais ce sera un peu court car dont souffre la Tunisie, c’est de problèmes structurels sur lesquels un relookage de façade n’a pas le moindre effet, pas même un effet d’annonce. L’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) a travaillé sur ces questions épineuses et a pondu un rapport, intitulé « La Tunisie en 2025 : Un Etat émergent, résilient et réconcilié avec lui-même ». L’ITES prend le soin de préciser que cette étude n’est en rien le remplaçant du plan quinquennal 2016-2020, il vient simplement l’étoffer. Pour ceux qui voudront bien la prendre comme tel et s’en imprégner pour accomplir les pas que le pays attend tant…; L’étude met le curseur sur les éléments clés, nationaux et internationaux, susceptibles de densifier les grandes orientations stratégiques et la stratégie nationales afin de faire de la Tunisie un Etat émergent, capable de résister aux chocs économiques endogènes et exogènes, et d’offrir un avenir à tous ses enfants.; « La longue transition tunisienne a directement contribué à l’affaiblissement de l’Etat, au relâchement de la discipline et du civisme, à la montée consécutive des revendications corporatives et régionales ainsi qu’au ralentissement économique ». Le rapport de l’ITES commence en ces termes, forts, ce qu’il faut sans doute pour installer dans toutes les têtes les virages douloureux qu’il faut négocier pour changer le destin du pays à l’horizon 2025.; Tout y passe : la diplomatie tunisienne, le fonctionnement de l’Etat et de ses institutions, la défense et la sécurité nationale, l’éducation et la culture, le contrat social et enfin le contexte économique. Le rapport propose des orientations stratégiques, par secteur des scénarios de sortie de crise. Il a fallu pas moins de 6 commissions de travail pour arriver à un tel résultat : « Commission Etat et institutions, Commission sécurité et défense nationales, Commission économie et développement durable, Commission contrat social renouvelé, Commission éducation et culture et Commission repositionnement international de la Tunisie ».; « Des scénarios de sortie de crise ou mesures devant être actionnées à court terme afin d’éviter de basculer dans le scénario de rupture ou catastrophique dit ‘Cygne noir’ et d’amorcer le bond en avant », souligne le rapport.; Les détails clés; La Tunisie dont on rêve en 2025 reposera sur les fondements suivants : Un Etat stratège, anticipatif et qui protège les droits et les libertés ; Un Etat en paix et en sécurité, proactif et résilient ; Une économie émergente ; Un Etat qui s’appuie sur la confiance et le dialogue social ; Un Etat convaincu des vertus de l’éducation et de la culture orientées vers le progrès et l’innovation ; Un Etat qui jouit du respect, influent et ouvert sur le monde.; Pour poser les bases d’une économie émergente, inclusive et durable, l’ITES sugère « l’initiative 4.0 nationale ». Une orientation qui sera axée sur l’agriculture, l’industrie, le tourisme, le digital et l’énergie et sur un plan d’actions en 10 points.; D’abord la sortie de crise. Il faut d’abord en finir avec l’économie parallèle, lever les obstacles au développement des entreprises, sécuriser les systèmes productifs et logistique, combattre la corruption, apaiser le climat social, rétablir l‘autorité de l’Etat et son fonctionnement, booster le secteur pétrolier et celui des phosphates, maîtriser les déficits publics et faire de la réconciliation nationale une réalité.; Le deuxième plan d’actions a trait à un écosystème pouvant faire éclore l’entrepreneuriat et l’initiative privée.; L’ITES propose une refonte totale du cadre réglementaire et institutionnel de la sphère financière de façon à donner à la Tunisie les moyens d’être un véritable hub financier. D’après l’étude, les moyens financiers mis à la disposition des microentreprises, des PME et des PMI sont en deçà des besoins de ces structures. D’ailleurs, « les petites entreprises (moins de 50 employés) et les microentreprises (moins de 5 employés), représentant 2/3 de la production et 2/3 des emplois dans le secteur privé, ne bénéficient que de 15% des concours bancaires alloués aux entreprises du secteur privé », indique le rapport.; Le quatrième plan d’actions met le doigt sur le nécessaire recentrage de la politique de développement régional. Il faut faire de la décennie prochaine celle du décollage, enfin, des régions, dit le rapport. Il propose d’affecter 50% des investissements publics, 55 milliards de dinars sur 10 ans, au développement régional ; même tendance pour les investissements privés, 65 milliards de dinars, ce qui fera au total 120 milliards de dinars durant les dix prochaines années, soit une moyenne annuelle d’investissement global de 12 milliards de dinars.

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