Le tourisme tunisien a vu ses chiffres de l’année 2011 chuter dramatiquement. Un recul de 44 % a été enregistrée en terme de flux des marchés européens, soit un recul de 31 % au global. La France était à moins de 41 %. Quant aux recettes, elles s’affichaient à moins de 33% au cours de la même année. De son côté, le nombre des touristes reçu par la Tunisie n’a été que de l’ordre de 4,7 millions touristes, soit la moitié du nombre de visiteurs habituellement reçu par la Tunisie.
Contrairement à l’année dernière, les prévisions pour l’année 2012 s’annoncent prometteuses. Le ministère du Tourisme assure que les chiffres du secteur enregistrés sur les 4 premiers mois de l’année 2012 sont rassurants, enregistrant même une hausse de 51 % tous marchés confondus par rapport à 2011, ce qui se traduirait par une baisse de 25 % par rapport à 2010, année de tous les records. «Jusqu’à fin avril 2012, la majorité des tour-opérateurs français ont fait état d’une nette reprise sur la Tunisie», a indiqué René Marc Chikli, président de centre d’études et des tour-opérateurs français (CETO), en marge d’un colloque international organisé par le conseil régional de l’ile de France. Les marchés allemand et anglais sont les plus engagés et en avance en terme de trafic, avec un écart de 10 à 15 %. La Russie en progression significative. Quand au marché français, il était à une hausse de plus de 52 % par rapport à 2011, soit un recul de 17 % par rapport à avril 2010.
Cependant, avec les «10.000 salafistes existant en Tunisie », selon les propres déclarations du ministre Elyes Fakhfakh, le phénomène commence à inquiéter les touristes et les professionnels du secteur. Pour une Tunisie qui tente de remettre de l’oxygène dans un secteur financièrement très fragilisé, les salafistes constituent, pour l’instant, une menace pour le développement d’un secteur qui contribuant à hauteur de 7 % au PIB du pays et offrant plus de 400 000 emplois directs et indirects. En effet, les Salafistes par leurs activismes bruyants et leurs agissements teintés de violence, ne cessent de devenir, jour après sur, la principale menace au tourisme tunisien. Ce, ne semble pourtant pas être le cas des TO travaillant sur la destination Tunisie. Cela reste cependant sous réserves.
Plusieurs voyagistes français opérant sur la Tunisie, ont ainsi exprimé leur intention d’intensifier leur desserte vers la Tunisie. Pascal de Izaguire, président du groupe TUI-Marmara et le premier Tour operateur de France précise ainsi que son groupe table sur 370 000 touristes français au terme de l’année 2012, soit un chiffre en évolution de 20%. Henri Giscard d’Estaing, président du Club Med, a pour sa part indiqué que son groupe prévoit 35 000 clients sur la Tunisie, soit une évolution de 35% par rapport à 2011 et une baisse de 15 % par rapport à 2010.
Toutefois, cette reprise envisagée par le marché français reste tributaire de la sécurité à l’égard des violences commises en Tunisie par certains salafistes. Une raison pour laquelle, les tours opérateurs français ont émis des réserves sur les conditions sécuritaires. Les débordements commis par des salafistes n’a pas manqué de susciter les craintes des consommateurs français à l’égard de la destination tunisienne. Selon les tours opérateurs français, les récents événements de Jendouba et de Ghardimaou ont freiné le rythme des réservations alors qu’il était sur une courbe ascendante.
Pour rappel, la Tunisie a été l’invité d’honneur au colloque international organisé samedi 2 juin 2012, à Paris en présence de plusieurs experts et professionnels français du tourisme. La participation de la Tunisie à cette manifestation est un geste de reconnaissance et de solidarité mais aussi une opportunité de taille pour la promotion du tourisme tunisien dans une région française qui fournit environ 70% de touristes français en direction de la Tunisie et qui table sur 10 millions de touristes en 2016 et 4 milliards d’euros de recettes.
Kh.T
