Les islamistes radicaux ont pris le contrôle de 150 à 200 mosquées et salles de prière à travers toute la Tunisie cette année, révèle, mercredi, un haut fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses, cité par l’agence Reuters.
Jamel Oueslati, chef du cabinet du ministre des Affaires religieuses Laroussi Mizouri, relève également des cas où des tentatives de s’emparer de lieux du culte ont été déjouées par des imams et des congrégations religieuses sans cependant citer des chiffres à ce propos.
«Après Janvier 14, certaines tendances extrémistes ont envahi certaines mosquées », a-t-il déclaré, avouant que «le ministère n’a aucun pouvoir pour faire pression sur eux. Nous devons attendre que les choses se calment et nous verrons ce que nous pouvons faire ».
«C’est une situation exceptionnelle. Cette tendance est une réaction aux années d’oppression et le manque de liberté d’expression. Ils ont maintenant la possibilité d’exprimer leurs opinions, souvent de façon agressive. »
Il a souligné que le ministère, qui supervise la gestion des mosquées et des salles de prière et valide les qualifications des imams, n’a eu aucun problème avec les radicaux sous la dictature du régime déchu. Depuis la révolution qui a supprimé les méthodes autoritaires, dit-il, la police ne peut plus être requise pour expulser les salafistes.
«Nous essayons de discuter avec eux, mais ils n’accepteront pas de parler », a-t-il dit. Le ministère ne sera en mesure de prendre des mesures légales qu’après la formation du nouveau gouvernement.
Enfin, il a affirmé que la majorité des Tunisiens rejette le radicalisme religieux. «Nous sommes des modérés, nous voulons être ouverts sur le monde», a-t-il dit. « Nous ne sommes pas des fondamentalistes, comme certains semblent le penser. »
Source : Reuters