Suite à une rupture de livraison du gaz domestique, plusieurs commerçants, ont profité de cette pénurie pour en faire plein les poches en rationnant le gaz qu’ils ont stocké à l’avance. Ils opèrent tous les jours non loin des dépôts de vente de gaz domestique.
Ils stockent des bouteilles de gaz pour les revendre à des prix qui varient entre 10.000 et 15.000 dinars. Notons à ce propos qu’au cours de cette saison, la moyenne nationale de consommation varie entre 80 et 100 mille bouteilles par jour.
Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Industrie et de la Technologie, on compte aujourd’hui 5 millions de bouteilles de gaz dans le pays. Elles sont produites respectivement par la Société Nationale de Distribution des Pétroles, AGIL (2,4 millions), Butagaz (1,6 million), Total (750.000) et Sagaz (250.000) et qui passent par les centres d’emplissage six fois par an ,ce qui fait un total de 30 millions de bouteilles en circulation.
Cependant, avec la vague de froid que connaît la Tunisie, et la neige qui est tombée sur les hauteurs du Nord ouest, de nombreux habitants des villes d’Aïn Draham, Kef, Bizerte, Tabarka, ont été obligés d’acheter des bouteilles de gaz à un prix jugé très élevé et excessif .
Et si les femmes au foyer n’hésitent pas à revenir aux anciennes méthodes, au « canoun » et au charbon de bois pour la cuisson, n’ayant pas le choix de s’y prendre autrement, le problème se pose avec plus d’acuité pour les chauffeurs de taxis dont les voitures fonctionnent avec des équipements alimentés par le gaz.
La pénurie de gaz qui sévit depuis plusieurs jours maintenant n’a pas affecté que les ménages. Des restaurateurs, des gérants des kiosques, de cafés, de restaurants et autres espaces, se ressentent sévèrement ce manque de gaz butane.
Pour atténuer les rigueurs de l’hiver dans les régions de l’intérieur, l’association tunisienne «Un enfant, des Sourires» a déjà lance un appel de détresse pour secourir ces zones sinistrées par la pauvreté.
Une opération, baptisée « Opération Daffini» a été lancée par cette institution pour collecter des blousons, des pulls, des bonnets, des gants…tout ce qui est susceptible de tenir au chaud les enfants les plus démunis de la Tunisie.
Cette action devient d’autant plus urgente alors qu’une vague de froid s’abat sur le pays, alors que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie faisant fi des misères qui sont faites aux consommateurs , et se livrant à des pratiques , pour le moins répréhensibles.
En dépit de la levée des sit-in dans la zone industrielle de Gabès et la reprise des activités par les sociétés de service installées dans la région, la pénurie des bouteilles de gaz à usage domestique sévit encore et toujours non seulement dans les villes du Sud mais aussi sur le Grand Tunis, sans parler du Nord-ouest, plus particulièrement de la région du Kef où l’entrepôt de bouteilles de gaz a été pris d’assaut et saccagé.
Nadia Ben Tamansourt