AccueilLa UNETunisie : La notation est-elle un mal nécessaire ?

Tunisie : La notation est-elle un mal nécessaire ?

« L’activité de notation, en tant qu’approche innovante a pour rôle de permettre aux agents économiques et investisseurs d’avoir l’accès aux informations sur le climat des affaires. Cependant, il s’est avéré que ce n’est pas facile de la développer de façon suffisante et les agences ont continué à avoir du mal à s’implanter dans les marchés émergents », a déclaré  Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, au cours d’un colloque financier organisé, jeudi, par la Chambre tuniso-britannique du Commerce et d’Industrie (TBCC) au siège de l’UTICA. L’objectif est de mettre en valeur le rôle des notations dans le financement de l’économie.

Le gouverneur de la BCT, tout en se déclarant  profane en la matière, s’est employé à cerner les difficultés qui entravent le développement des agences de notations. D’après lui, les agences de notations souveraines ont des problèmes intrinsèques. Elles continuent de souffrir de problèmes de crédibilité au sujet de  leurs notations, de la nature de leur travail. « Il y a toujours des interrogations sur la façon dont elles arrivent à des conclusions sur la qualité du risque d’une entreprise ou d’un pays », a-t-il noté.

D’où un conflit d’intérêts intrinsèque qui se pose et qui n’a pas été résolu. Ajoutons à cela, les problèmes de la concentration des marchés et surtout l’insuffisance des réponses des agences de notations à leurs critiques concernant les différents.

problèmes Pour les pays en développement, la difficulté majeure de la promotion des agences de natations, demeure les marchés des capitaux aussi faibles. « Avec un marché des capitaux peu développé, on est resté dans un cercle vicieux et  un équilibre de bas niveau de développement du marché financier et des agences de notations», a expliqué Mustapha Kamel Nabli, précisant qu’il y a une contradiction fondamentale entre le besoin d’avoir des services adéquats de notations et l’hostilité ainsi que le manque de disponibilité des entreprises à accepter l’activité de notation en tant qu’activité utile et nécessaire.

Quelles réformes ?

« Le problème n’est pas simple  du fait  que l’activité de notation n’est pas une science exacte. Au contraire, il s’agit d’appréciations. Donc, il est  très difficile d’être transparent de façon parfaite. En Tunisie, il n’y a pas suffisamment d’efforts en la matière », a ajouté le gouverneur.

Face à cette situation, le pays a besoin de développer les marchés des capitaux afin de promouvoir le secteur bancaire. Dans ce cadre, le gouverneur de la banque centrale a affirmé le rôle stratégique de l’activité de notation porte non seulement sur la promotion des marchés des capitaux mais aussi sur  le développement du secteur bancaire, particulièrement  l’activité du crédit. Il a cité  le recours des banques, qui font aussi l’objet de notations, aux marchés des capitaux, et ce pour mobilier une partie des  ressources dont elles ont besoin. « L’activité de la notation pourrait être utile pour gérer mieux les risques auprès des entreprises clientes. Un développement important de l’activité de notation pourrait même comporter d’autres repères en matière de gestion des risques pour les banques dans leurs activités de crédit ».

Partageant la même analyse, Aurélie Martin, analyste de notation de crédit souverain, a signalé que la notation est un indicateur largement reconnu du risque de crédit. Selon elle, il s’agit d’un outil qui facilite le processus d’émission et d’achat de titres de dette. « C’est un moyen de fournir un avis indépendant sur la solvabilité de l’émetteur à la communauté financière ».
L’analyste a fait remarquer que la notation est basée sur 5 éléments essentiels : les facteurs institutionnels et politiques,  la structure économique et les perspectives de croissance, la balance des paiements et le besoin de financement extérieur, la performance et la flexibilité budgétaire, le poids de la dette et les engagements conditionnels et la flexibilité monétaire
C’est la raison pour la quelle Mustapha Kamel Nabli a appelé les banques tunisiennes à soutenir l’activité de notation de manière à développer l’activité de crédit mais aussi du financement direct.

A ce titre, le gouverneur a souligné que le développement de l’activité de notation reste tributaire de développement de la qualité de l’information.  « On ne peut pas espérer un  développement de notation s’il n’avait pas d’entreprises qui fournissent de l’information de qualité en termes de contenu et de temps »

Wiem Thebti

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