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Tunisie : La Révolution est aussi administrative…. et à l’enseigne de la neutralité

Face à une situation de plus en plus préoccupante, l’un des principaux défis que doit relever le gouvernement de Hamadi Jebali est de mettre en place les moyens et les réformes nécessaires pour garantir une neutralité de l’administration indépendamment des interactions partisanes. Condition sine qua none pour promouvoir le climat d’affaires, qui a beaucoup été malmené pendant l’ancien régime et qui continue à affecter les choix des investisseurs nationaux ou internationaux, désireux de s’implanter en Tunisie.

C’est dans ce cadre que le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) a organisé, mercredi, son petit déjeuner débat portant sur le thème « Neutralité de l’administration face à la pluralité des partis politiques », avec la participation de Mohamed Abbou, ministre chargé de la réforme administrative. Une occasion propice pour engager une discussion de haut niveau entre les jeunes entrepreneurs et le ministre afin de proposer des suggestions en ce qui concerne ce dossier.

Les problèmes à ce jour, précisent les différents intervenants, ne résident pas seulement dans les nominations décidées dans les administrations et qui sont liées à un parti au pouvoir, mais également dans la dépendance du service public vis-à-vis du régime déchu dont la neutralité a été quasiment absente. Ceci a freiné toute action entrepreneuriale », a affirmé l’un des participants qui a pointé du doigt la corruption et la malversation qui ont gangréné l’administration menant à une crise de confiance et de crédibilité entre les jeunes dirigeants et les agents de l’administration.

Le petit déjeuner traditionnel du CJD a été également une occasion pour Mohamed Abbou de parler des orientations du gouvernement en ce qui concerne la neutralité de l’administration.

En effet, le ministre a indiqué que ce dossier figure parmi les préoccupations majeures de ce gouvernement qui se penche actuellement sur la mise en place d’un climat approprié pour le développement d’une administration neutre et indépendante. « Les efforts seront poursuivis pour mettre en œuvre les réformes nécessaires de l’administration », a-t-il souligné précisant que cette dernière doit fonctionner librement et indépendamment de toute orientation politique, et ce afin de servir les citoyens et la collectivité. « Le problème de la neutralité est un combat quasi quotidien », a-t-il affirmé.

De son coté, Ghazi Ghrairi, secrétaire général de l’Académie internationale de droit constitutionnel a indiqué qu’il faut aborder la neutralité de l’administration, comme étant une question d’état d’esprit, d’ambiance et d’atmosphère.

D’après lui, ce gouvernement, élu légitiment, devrait donner des signaux forts pour que le pays ne revienne plus aux pratiques de l’ancien régime. « Pendant 50 ans, le parti au pouvoir a été arrimé à l’administration et il y a des décisions pour l’annulation de cette démarche »

Le gouvernement doit nous montrer les signes d’une évolution. Cela ne peut se faire qu’à travers l’instauration des principes fondamentaux de la neutralité chez les administrateurs au cours de sessions de formation, jugées importantes. Pour leur part, les membres du gouvernement s’abstiendront de donner le feu vert à l’administration pour agir selon des préférences partisanes, idéologiques.

Pour ce faire, Ghazi Ghrairi, a appelé à la création de commissions administratives indépendantes qui échappent à la fois à la hiérarchie et la tutelle. « Ceci serait une réponse à la demande de la neutralité que ce soit pour les médias, la bourse, la concurrence et la protection des données personnelles », a-t-il dit.

Quels sont les mécanismes proposés ?

D’abord, un tribunal administratif indépendant, efficace et transparent, le renforcement des structures de contrôle par l’assurance de leur indépendance, telle que la Cour des comptes, une stricte application des lois et règlements ainsi qu’une autonomie et une liberté de la presse, en plus de la mise en place d’une charte ou un code de conduite pour assurer un service de qualité à tous les citoyens. A cela s’ajoute la création d’une veille permanente de la société civile tout en garantissant une gestion efficace des ressources humaines dans le secteur public.

L’agent administratif doit être, à son tour, indépendant par rapport au pouvoir en place.

En conclusion, l’important pour l’instant est de penser à une véritable révolution administrative sachant que la Tunisie fait face à une émergence d’un grand nombre de partis politiques qui ont vu le jour à l’aube du 14 Janvier. Plusieurs rendez-vous suivront la rédaction de la constitution et de la nouvelle loi électorale, ces rendez-vous donneront également lieu à des changements au niveau du gouvernement et des partis au pouvoir, ce qui accentuera davantage l’importance de cette neutralité

Wiem Thebti

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