Dans la foulée du drame de Kerkennah, à cause, une de fois, de cet appel du large vers des lendemains qui chantent, le journal français « Libération » a consacré sa Une à la Tunisie, mais une Une qui frappe les esprits et fait très mal. « Moi aussi, un jour, je partirai« , titre l’édition parue ce mardi 05 juin 2018. La phrase a été lâchée par Wael, 27 ans, qui réside à Metlaoui.

Et puis le gros plan sur les raisons de ces folles traversées : chômage, inflation, précarité, loisirs inexistants, dignité foulée au pied… Bref, des complaintes qu’on connait très bien par ici en Tunisie, et qui poussent de plus en plus de jeunes à braver la mer et ses dangers, mortels.

Le reportage, intitulé “En Tunisie, l’exil sans fin d’une jeunesse naufragée”, réalisé par Céline Mancé, refait le périple entre Metlaoui et Kerkennah, la voie “qu’empruntent les jeunes tunisiens sans avenir, celle qu’avaient prise les passagers du bateau qui sombré samedi en Méditerranée”.

De Metlaoui on dit que la jeunesse n’a d’autre horizon que “le phosphate ou Lampedusa ; puis cap sur Gafsa, Bir Lahfey, Sidi bouzid, Regueb, Sfax et enfin Kerkennah. « Libération » donne à voir le road-trip d’une jeunesse désabusée, des régions du centre de la Tunisie, ayant perdu tout espoir de voir leur vie s’améliorer” indique Augustin Le Gall, un des photographes de ce reportage.

Ce qu’on a surtout appris c’est que même la dernière tragédie de Kerkennah (51 passagers noyés suite au naufrage d’une embarcation transportant près de 180 migrants) n’aura pas assez de puissance pour balayer les arguments et les motivations des aventuriers de la Méditerranée…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici