AccueilLa UNETunisie : Le marché des voitures d’occasion flambe malgré l’abondance et la...

Tunisie : Le marché des voitures d’occasion flambe malgré l’abondance et la diversité de l’offre

Alors que la flambée des prix de pétrole ne cesse de frapper de plein fouet le marché de l’automobile, les Tunisiens se détournent des voitures neuves ont décidé pour négocier un autre virage et changer d’itinéraire. Sous cet angle, une forte tendance se dessine chez les acquéreurs potentiels de se rabattre sur le marché des voitures d’occasion. Ils sont des milliers à choisir donc ce marché dans le but de réaliser de bonnes affaires. Reportage

En dépit de la crise économique actuelle qui a fortement touché le pouvoir d’achat des Tunisiens, ces derniers restent quand même optimistes grâce à un marché « alternatif » qui a tout d’une aubaine les aidant à acheter des voitures s’accommodant de leurs pouvoirs d’achat.

Un dimanche matin d’automne, Africanmanager était sur place. Un grand nombre de vendeurs, d’acheteurs ainsi que des intermédiaires « gacharas » se bousculent à l’entrée de ce vaste bazar qui regorge de centaines de voitures, toutes marques confondues.

Pourquoi les tunisiens préfèrent t-ils ce marché parallèle ?

Une véritable fourmilière animée par des centaines de citoyens qui sont là à la recherche de la bonne occasion. « Il faut avouer qu’avec la hausse des prix des véhicules de manière générale, le pouvoir d’achat faible a orienté la demande vers le marché de l’occasion. Dans cet espace, on a la possibilité d’acheter un véhicule âgé en moyenne de plus de 10 ans », lance l’un des visiteurs à la recherche d’une Peugeot 106.

« Ils sont nombreux, les postulants appartenant à la classe moyenne dont le budget ne permet pas d’acheter une voiture neuve « , nous affirme l’un des « gacharas » avant d’ajouter que « les citoyens consultent quotidiennement ce marché dans le but de réaliser une bonne affaire ». Mais d’après lui, cela n’est guère pratique, que via une bonne maîtrise des négociations et les techniques y sont liées ».

Des centaines de voitures sont exposées, de toutes les marques. Interrogé sur sa présence, ce dimanche, au marché des voitures d’occasion, Ali, chef de famille et propriétaire d’une voiture de type « Clio », nous avoue que l’enchaînement inédit d’évènements (Ramadhan, Aïd et enfin la rentrée) a fortement touché son budget. Et d’ajouter : « Pour être honnête avec vous, je me demande comment je m’en sors, en cette année difficile, avec un salaire de 600 dinars. Je n’ai pas d’autre choix que de vendre ma voiture pour réussir à faire vivre une famille de cinq membres »

Ridha, un autre vendeur pose le même constat. « Dans ce climat assez fragile, je suis obligé de vendre ma voiture, car mon pouvoir d’achat devient si faible que je ne suis plus en mesure de faire face aux besoins de la vie».

Par contre, Mohsen, résident à l’étranger, affirme qu’il veut vendre sa voiture de type « Partner » pour acheter une autre plus confortable. Pour le prix, Moshen nous signale qu’il reste toujours inferieur à celui appliqué dans les maisons mères. « Je pense qu’une Partner proposée à 16 mille dinars est une chance pour ceux désireux plutôt d’investir a un coût inférieur dans une voiture solide importée âgée de moins de 2 ans », explique t-il.

Pour rappel, les Tunisiens résidents à l’étranger ont été pendant longtemps, d’importants fournisseurs de véhicules d’occasion. Pour eux, le marché des voitures d’occasion est un business juteux.

Anis « gachar » précise, de son côté, que « les prix restent abordables par rapport aux prix fixés dans les maisons mères « Regardez devant vous. Cette voiture de type « Passat » est proposée au prix de 22 mille DT alors que son prix sur le marché du neuf est de l’ordre de 27.000 DT.

Des prix encore exorbitants

Ce marché est une aubaine certes, mais certains visiteurs n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude quant à l’envolée des prix des voitures de seconde main surtout depuis l’avènement de la Révolution. Ce changement a beaucoup impacté le dynamisme de ce marché qui a connu une baisse remarquable en comparaison avec les années précédentes

« L’achat d’une voiture d’occasion relève du parcours du combattant. C’est effarant certes, mais j’y suis obligé, puisque je n’ai pas d’autre choix », nous avoue K.M, fonctionnaire précisant que les voitures neuves dont leur prix s’envolaient sous les yeux étonnés demeurent un rêve pour beaucoup de Tunisiens…

Un avis partagé par Mohamed Tarhouni, retraité et chef de famille. « Franchement, je n’arrive pas à comprendre tout cela! C’est ma troisième visite, mais rien n’a changé. Au contraire, les prix ne cessent d’augmenter. Et c’est inacceptable pour une voiture d’occasion »

Amin Ben Ahmed, professeur souligne, pour sa part, que ses visites répétées au marché ne lui ont pas permis de trouver ce dont il a besoin. «Dans cette conjoncture, je pense que les acheteurs demeurent rares à trouver la bonne offre»

Wiem Thebti

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -