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Tunisie : Le ministre qui s’empêtre dans les nominations et met en colère Kasserine.

Alors qu’il ne lui reste pratiquement qu’une année d’existence, les prochaines élections étant visiblement pour le printemps prochain, le Gouvernement Jbali continue joyeusement à partager le gâteau de l’Administration, à travers les nominations.

Les dernières en date et celles où un ministre s’illustre particulièrement, a porté sur la nomination du responsable du bureau régional d’Ennahdha à Kasserine à la tête de la technopole de la région. Très vite, Kasserine refuse et menace de grève générale si le ministre de l’Industrie, Lamine Chakhari, ne revenait pas sur sa décision. Apparemment pris de panique et croyant que c’était une question de personnes, le ministre aurait proposé le poste de PDG de la société du Cellulose à l’ancien directeur de la Technopole. Le ministre de l’Industrie aurait essayé une première fois de « faire sauter » le PDG de cette entreprise publique (Cellulose de Kasserine), à la suite du refus de ce dernier d’accepter l’ingérence du ministre dans les recrutements de l’entreprise pour imposer deux personnes dans les postes de directeur technique et de directeur de l’exploitation. Le PDG avait même bénéficié , à l’occasion, de l’appui de ses salariés. Cela se répète, puisque c’est au tour de la société du Cellulose de Kasserine, de refuser qu’on lui change son PDG.

Le ministre appelle et le Directeur renvoyé ne lui aurait pas répondu.

Pour l’instant, l’ancien directeur de la Technopole, comme l’actuel PDG de la Cellulose, refusent. Le premier le dit directement, d’autant qu’il est à la tête d’une association qui prône la neutralité de l’Administration et qui n’a pas la langue dans sa poche à ce propos. Le ministre de l’Industrie aurait même essayé de téléphoner au PDG de la Technopole pour essayer de «calmer le jeu», sans que ce dernier daigne lui parler, et c’est finalement à travers une tierce personne qu’il lui propose la Cellulose qu’il refuse en répondant qu’il ne peut accepter de prendre la place de quelqu’un qu’on débarque pour des raisons qui n’auraient rien à voir avec son travail. Le second reste fort de l’appui des employés de l’entreprise.

Tout cela donne la forte impression que Lamine Chakhari s’empêtre pour l’instant dans cette affaire des nominations qui avait déjà fait parler, même les Constituants, sur le volet politique de ce dossier et notamment à propos des Gouverneurs et même de la ribambelle de conseillers dans le cabinet du chef du Gouvernement. Le ministre, quant à lui, n’arrête pas de faire des vagues. La dernière en date est celle soulevée par cette déclaration, faite en face du le PDG de la Steg, disant qu’il se pouvait qu’il y ait un jour un PDG femme à la tête de cette entreprise. La remarque, même si elle pourrait être spontanée et ne rien annoncer, était, selon nous, tout ce qu’il de plus gauche, d’autant qu’elle était faite devant le presse et les employés de la Steg !

A tout cela, s’ajoute la liste des 6 chefs d’entreprises, dans le secteur de l’énergie, dont Chakhari a déjà changé trois responsables et n’arriverait toujours pas à trouver rapidement les trois autres, d’autant que, selon nos informations, les trois actuels responsables auraient manifesté leur lassitude devant les bruits de couloirs incessants à propos de leur possible départ et aurait exprimé leur désir de s’en aller.

Une vingtaine d’ordre de missions bloquées.

Le ministre Chakhari qui semble avoir d’autres plans pour plus d’un PDG de sa tutelle, ne serait même pas coopératif, selon nos informations, avec certains premiers responsables d’entreprises publiques, que le travail oblige à se déplacer. En effet, selon nos informations, pas moins de 19 ordres de missions seraient encore sur son bureau et qu’il refuserait, jusqu’à présent, de signer.

Tout cela, à notre sens, ne relève pas de la bonne gouvernance que prêche le Gouvernement de Hamadi Jbali, d’autant que le ministre est instruit, certainement plus que d’autres, de la spécificité de la région de Kasserine dont il est natif, et sa sensibilité à la question des nominations. La conjoncture et ce qui s’est récemment socialement passé dans cette région, l’auraient poussé à plus de calme dans son désir de tout changer et d’octroyer les postes qu’il veut à ceux qu’il veut, qu’il aurait certainement fait moins de vagues.

Le ministre Chakhari sait aussi très bien, on n’en doute pas, le besoin de l’économie dont il dirige l’un des secteurs d’activité les plus employeurs, pour une plus grande production et une meilleure productivité, pour renforcer et augmenter ses capacités d’emploi. On pourrait même se demander quelle utilité pourrait s’attacher à des nominations à une année d’un nouveau gouvernement. Cela en raison surtout du temps que cela demande, à un nouveau PDG, de comprendre l’entreprise où il vient d’être affecté et pour devenir efficient ?

En attendant, l’association des chefs d’entreprises publiques, devrait se réunir, ce mardi 15 mai, pour étudier toutes ces questions. Le président de cette association aurait, par ailleurs, déjà rencontré, lundi 14 mai 2012, des responsables au Premier ministère et des Constituants, pour les sensibiliser à l’importance de mettre les formes, dans ces nominations qu’il considère normales, pour qu’elles ne prennent pas aussi les allures d’une sanction ou d’une punition pour avoir travaillé sous une autre administration et surtout pour que ces nomination ne handicapent en rien et ne tiennent pas en otage l’avenir professionnel de ces Commis de l’Etat, quels que soient ses dirigeants.

Khaled Boumiza

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