Le système financier tunisien est en voie de stabilisation et les dépôts bancaires sont en train de faire un rebond après les troubles dont a pâti l’économie du pays, a assuré, mercredi, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Nabli. « Le volume des prêts est raisonnablement bon», a-t-il déclaré aux journalistes à la veille des réunions, ce week-end, du Fonds monétaire international et Banque mondiale à Washington. «Il n’ya pas plus de pression sur (dépôts bancaires). Au cours des deux derniers mois, nous avons commencé à voir les dépôts croître à nouveau», a-t-il dit.
Dans une tentative pour relancer l’économie du pays, qui s’est effondrée après la Révolution qui a renversé l’ex-président Zine el-Abidine Ben Ali, la Banque centrale de Tunisie a récemment abaissé son taux directeur de 50 points de base à 3,5 pour cent. Kamel Nabli a affirmé qu’il ne pense pas que la BCT réduirait de nouveau les taux dans un proche avenir.
« Je ne pense pas que nous ayons à le desserrer encore plus bientôt; Nous devons voir comment cela va évoluer. Si nous avons à le réduire encore plus, nous l’aurions déjà fait », a-t-il dit. Ce dont la Tunisie a besoin, c’est d’un surcroît d’aide de la communauté internationale, a-t-il ajouté. Jusqu’à présent, la Tunisie a reçu environ 1,4 milliard de dollars de prêts de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Mais ce n’est pas assez pour aider le pays, qui est aussi aux prises avec les retombées du conflit dans le pays voisin, la Libye.
« Hormis la Banque mondiale et la BAD, il n’y en a pas beaucoup d’autres », a déclaré Nabli. « Avoir un milliard de dollars supplémentaires sera utile, surtout sous formes de subventions, car la situation budgétaire est clairement fragile et les réserves de change s’amenuisent», a-t-il dit. Nabli n’a pas exclu une levée de fonds sur les marchés internationaux du crédit, mais a indiqué que la Tunisie doit attendre que sa notation de crédit s’améliore. Le FMI a estimé que la croissance du PIB de la Tunisie en 2011 est au plus bas contre plus de 3 pour cent en 2010.
C’est le tourisme qui a été le plus touché et a régressé de quelque 45 pour cent depuis janvier. « Si le tourisme s’effondre, ce n’est pas de notre faute. C’est parce que les perceptions sont ce qu’elles sont en Europe et ailleurs … Le coût est en train d’être pleinement supporté par les Tunisiens « , a-t-il conclu.
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