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Tunisie : Le tourisme fait bonne mine, mais les enjeux sont incommensurables !

Jamais depuis 2010, le tourisme tunisien n’a fait aussi bonne mine que cet été 2018. Tout ou presque semble progresser du mieux qu’on puisse espérer. Au point, que la barre des 8 millions de visiteurs cette année pourrait devenir obsolète au regard de la cadence qui est en train de rythmer les flux drainés par la destination Tunisie enfin libérée de toutes les interdictions de voyage qui la lestait depuis 2015.

Pas moins de 4 millions 400 mille touristes ont visité le pays entre le 1er janvier et le 31 juillet 2018, une augmentation de 23% par rapport à la même période de 2017. Les recettes touristiques se sont envolées à 1750 millions de dinars durant la même période, soit une progression de 42% comparées à celles de l’année dernière. Une éclaircie à se confirmer et se poursuivre jusqu’à la fin de l’année en cours que tout destine à être un bon millésime.

Il est vrai que les autorités tunisiennes, tout autant que les professionnels du tourisme et les hôteliers ont mis les petits plats dans les grands pour qu’il doive être ainsi, en assurant, d’abord, toutes les conditions de sécurité requises aux touristes, et en lançant diverses offensives de charme non seulement en Europe, leur marché traditionnel, mais ailleurs, surtout en Asie et en Russie. Il est vrai aussi que la conjoncture touristique mondiale y a été pour beaucoup, avec de très nombreux touristes tournant le dos à quelques destinations courues tells que l’Espagne.

Maintenir la cadence

L’essentiel, désormais, est de faire en sorte que cette tendance se maintienne et se développe, surtout en s’échinant à ne pas laisser les choses en l’état, et bien plus en engageant les réformes que l’industrie du tourisme dans le pays a cruellement besoin pour faire jeu égal avec les marchés concurrent. Cela veut bien dire qu’il va falloir s’attaquer, sans plus tarder aux problèmes structurels subsistent tels que la surcapacité hôtelière sur le littoral, la faible diversification du produit touristique, un pouvoir de négociation des prix de vente défavorable aux opérateurs, l’étroitesse de la stratégie marketing et l’endettement élevé des entreprises hôtelières, constituant autant de freins à une relance de la croissance du secteur et l’amélioration de sa rentabilité.

Les solutions existent mais tardent à être mise en œuvre, et d’abord une restructuration effective de l’industrie touristique avec le traitement de la dimension financière ainsi qu’opérationnelle de cette restructuration. Le risque majeur auquel est confrontée l’hôtellerie tunisienne est son endettement élevé et l’important volume des créances non performantes détenues par les banques sur ce secteur. Les entreprises hôtelières tunisiennes ont, pendant longtemps, affiché des ratios d’endettement élevés et laissé aux banques la charge de porter presque seules le risque sectoriel. Alors que cette situation n’avait qu’un impact limité en période de forte croissance, la baisse de leur rentabilité et de leurs cash flows n’a plus permis aux entreprises lourdement endettées de faire face à leurs engagements financiers.

L’apport des fonds d’investissement

Ne serait-il pas temps de donner suite à l’intérêt manifesté par des fonds d’investissement immobiliers pour acquérir des entreprises hôtelières en difficulté. Maintes institutions internationales soulignant que, pour redresser véritablement le tourisme tunisien, un cadre réglementaire plus flexible doit être posé pour encourager l’action de ces fonds d’investissement et contraindre les hôtels en difficulté à restructurer leurs dettes par des conversions de dette en actions par exemple, étant entendu que le rééchelonnement de dette n’est plus approprié.

Semblables évolutions, si elles se concrétisaient, favoriseraient la souhaitable séparation des acteurs entre la propriété immobilière des hôtels et leur exploitation, et auraient pour conséquence de professionnaliser la gestion des entreprises hôtelières, d’apporter des capitaux frais pour restaurer leurs équilibres financiers, de permettre la rénovation nécessaire des établissements et restaurer ainsi la rentabilité du secteur.

Surtout, dans un environnement international de plus en plus concurrentiel, avec un produit de nature fragile dans une région à réputation variable, l’adaptation est nécessaire, recommandent-elles. Il faut également veiller à contrôler les pressions générées sur l’environnement qui sont importantes et particulièrement les pressions foncières, l’érosion des côtes, l’utilisation de grandes quantités d’eau créant une concurrence avec les activités agricoles et les rejets d’eaux usées. Il faut aussi souligner les quantités énormes en déchets solides générés par les hôtels.

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