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Tunisie : Les investissements étrangers en baisse de 9 %… par rapport à 2010. Le verre est à moitié plein !

Du temps de Ben Ali, il était interdit de dire que le verre est à moitié vide. Presse comme responsables de tous genres, se devaient de toujours dire que le verre était à moitié plein. Cela avait fini par devenir un style de gouvernance, amenant à ne dire à la population qu’une partie de la vérité et à lui cacher et aux autres ce qui n’allait pas dans le pays, autant sur le volet politique qu’économique. Cela s’était terminé par la fabrication des chiffres à présenter au Chef, ou plutôt au conditionnement des chiffres officiels aux projets et aux agendas politiques.

Cela semble se poursuivre. En politiquement corrects, les responsables économiques tunisiens préfèrent dire que les investissements étrangers ont augmenté de 27,2 %. Cela est certes valable pour les 10 premiers mois de 2012, comparés à la même période de 2011. Celle-ci ayant été une année économique difficile, on se rendra compte que les investissements directs étrangers (IDE) s’inscrivent à la baisse, au fil des 10 mois , de 1,4 %.

 

Et si l’on y ajoute les investissements portefeuille, certes volatiles comme le diront certains, mais aussi et surtout, signe de grande confiance dans la conjoncture et dans les perspectives du pays, ceux-ci ont baissé de 67,7 %, entre octobre 2010 et octobre 2012.Au total, on se rend compte que les investissements étrangers s’inscrivaient, en cette fin d’année 2012, en baisse de 9 %. La baisse est significative dans l’industrie où les IDE ont enregistré une baisse de 6,6 %. Encore plus significative, la baisse de 8,9 % des IDE dans l’immobilier, secteur de prédilection pour les investisseurs des pays du Golfe. La baisse aurait été plus grande, n’eût été le rachat d’un hôtel du groupe de Feu Aziz Miled par un groupe Khaliji, pour 70 MDT.

 

Le même raisonnement est, depuis l’avènement du gouvernement Jbali, aux chiffres du commerce extérieur. On préférera dire que les exportations ont augmenté de 3,9 % et ne pas se poser la question de savoir pourquoi ce sont les entreprises offshore (13471,8 MDT) qui exportent le double des exportateurs du régime général (8.293,4 MDT) et qui importent presque le un tiers de ces derniers (22.715,5 MDT pour le régime général, contre seulement 8.939,2 MDT pour le régime offshore) et pourquoi enfin le taux de couverture des offshore, malgré une baisse de 2,3 % de leurs exportations, enregistrent un taux de couverture de 150,7 % alors que les opérateurs du régime général n’ont qu’un taux de couverture de 36,5 % ?

Derrière tout cela, il y a certainement un mal d’exportation, un climat général dans le pays qui n’encourage plus l’investissement et l’exportation. Un climat aussi où les trafics de tous genres explosent, sans que des mesures sérieuses soient prises. Dans la Tunisie de la Révolution, on continue d’essayer de « voiler le soleil par un tamis » et on continue de s’occuper plus de politique que d’économie et on continue de s’occuper à régler de vieux comptes sans trop chercher à préserver les vrais acquis de la révolution qui sont essentiellement économiques, mais aussi de communication pour que les voix puissent s’élever et bien lire les chiffres.

Khaled Boumiza.

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