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Tunisie : «Nous avons des différends avec les ministres, du Transport, de l’Industrie et de l’Emploi », affirme le SG de l’UGTT.

La semaine dernière, la Tunisie a enfin connu la signature l’accord pour l’augmentation des salaires des employés du secteur touristique. «Les accords négociés n’annulent pas les augmentations» obtenues directement avec les entreprises, affirme à ce propos le SG de l’UGTT.

Bien avant, le SG de l’UGTT avait rencontré le chef du Gouvernement tunisien. Le patron de l’UGTT se serait plaint de l’interventionnisme de certains membres du Gouvernement, dans l’action syndicale. Dans une interview qu’il nous a accordée, Houcine Abassi a confirmé cela, sans vouloir donner plus de détails. Avec le Secrétaire général de la centrale syndicale ouvrière tunisienne, nous avons parlé aussi de sa dernière rencontre avec le chef du Gouvernement et des mouvements sociaux. Interview.

–     AM : Vous venez de conclure directement, une première, une convention d’augmentation de salaires avec la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie. Cela augure-t-il d’une nouvelle méthode de négociation avec le patronat en général ?

Houcine Abassi : Cette manière directe de négociation, qui apparait maintenant comme une première en soi, n’est en réalité que ce qui doit être. La négociation se doit de se dérouler directement entre les parties sociales concernées. La troisième partie [l’Etat] n’intervient que lorsque se fait sentir le besoin de la consulter, ou lorsqu’il y a, à Dieu ne plaise, un problème et que la négociation devient difficile et que cela menace de devenir un danger pour le pays. C’est là que nous pourrions nous tourner vers la troisième partie, pour arbitrage.

–     Cet accord avec la FTH et les accords qui pourraient être par la suite signés avec d’autres parties patronales, annulent-ils les précédentes augmentations signées directement avec certains chefs d’entreprise sous la pression des grèves et des sit-in ?

H.A : Ces nouvelles augmentations salariales n’annulent pas ce qui a été déjà acquis. L’accord signé avec la FTH contient un article qui stipule clairement cela, sauf s’il était stipulé dans le premier accord que l’augmentation était une avance.

–     Votre dernière rencontre avec le chef du Gouvernement, Hamadi Jbali a-t-elle réellement permis de dépasser la crise entre le gouvernement d’Ennahdha et l’UGTT ?

H.B : Nous traversons, dans le cadre de nos relations, avec le Gouvernement ou autre, des difficultés. Ce à quoi nous sommes arrivés dernièrement, c’est des agressions, programmées et planifiées. Et ceux qui nous ont agressés, ce n’est pas le Gouvernement, mais des partis politiques. Il était donc normal que nous traitions de ces sujets, en faisant la séparation entre le Gouvernement et ces parties. Nous avons discuté avec lui, non en tant que représentant d’un parti politique, mais en tant que chef du Gouvernement de tous les Tunisiens.

–     Vous-êtes vous mis d’accord sur quelque chose ?

H.A : Nous n’avons rien signé, nous avons simplement discuté de questions politiques et de choses politiques, et nous nous sommes mis d’accord sur la mise en place de commissions [pour le suivi]. Certaines ont été déjà créées, d’autres le seront et les négociations devraient commencer, jeudi prochain.

–     Certaines informations ont parlé du SG de l’UGTT qui se serait plaint de l’interventionnisme de ministres du Gouvernement dans les affaires syndicales. Est-ce vrai et de quoi s’agissait-il ?

H.A : Nous avons, en effet, connu quelques difficultés avec le ministère du Transport, le ministère de l’Emploi et le ministère de l’industrie, mais nous sommes en voie de faire fondre la glace avec ces ministères et nous espérons que les choses n’évolueront pas plus que cela, que la négociation reprendra son chemin, que les relations seront transparentes et que ceux qui veulent être des partenaires actifs de l’UGTT, le fassent directement avec l’UGTT et n’aient pas recours aux moyens détournés sur lesquels nous avions attiré l’attention et contre lesquels nous commençons à lutter. Nous espérons qu’on ne nous poussera pas à ce que cette lutte n’aille pas plus loin.

–     Nous remarquons, depuis quelques mois, que les mouvements sociaux s’intensifient. 23 grèves annoncées en mars et 60 préavis de grèves et les services sociaux évoquent un total de 118 préavis pour le mois de mars.

H.A : Si vous revoyez les chiffres des grèves, pour l’année 2012, avant que la révolution ne fasse tomber la dictature, vous vous rendrez compte que le nombre des grèves et des sit-in dépasse les chiffres que vous évoquiez. Depuis quelques mois, nous avons enregistré un taux de grèves et de sit-in, moindres que ceux des années 2009 et 2010 où ils étaient bien plus élevés.

Interview conduite par K.B.

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