AccueilLa UNETunisie : Quand les chefs d’entreprises publiques se fédèrent…

Tunisie : Quand les chefs d’entreprises publiques se fédèrent…

Longtemps regardés, indûment du reste, comme les suppôts d’un pouvoir politique auquel ils ne faisaient que devoir allégeance, les  dirigeants des entreprises publiques, qu’il s’agisse de PDG , de DG ou de directeur d’un établissement public, s’emploient à s’affranchir d’une image qui ne correspond nullement à la vocation qui est fondamentalement la leur.
Ils sont autour de deux cents  à se réclamer de ce statut , et ils pensent qu’avec l’avènement de la Révolution, ils sont bien en droit de s’exprimer , de dire leur fait à ceux qui les ont nommés , de revendiquer leurs droits, de protéger leurs intérêts, de s’immuniser contre les aléas  de différents ordres, et surtout de remplir leur office suivant… les règles de l’art et la déontologie applicable à leurs attributions, sans verser dans un corporatisme primaire.
L’Association des Chefs d’Entreprises Publiques, [email protected]  dont l’acronyme est ACEP, est en train de naître  pour répondre à ce composé d’exigences. Elle doit sa création à un petit groupe de fondateurs opérant dans maints secteurs tels que l’équipement, le transport, l’industrie… et elle est ouverte à tous les chefs d’entreprises publiques au sens de la loi 89-9 du 1er février 1989 ou d’entreprises où l’Etat détient directement ou indirectement au moins 34% du capital.
En attendant la tenue de son Assemblé Générale Elective(AGE) prévue pour le 15 décembre courant, l’association est gérée par un Comité Directeur Provisoire dont le Secrétaire Général est Karim Gharbi, Directeur Général de l’Office de la Topographie et du Cadastre. Reprenant la plateforme  et les valeurs dans lesquelles se reconnaissent les fondateurs autant que les actuels et futurs membres de l’Association , il a indiqué que celle-ci « se veut apolitique, et les membres fondateurs ont tenu de manière quasi unanime à lui éviter toute étiquette politique et à s’imposer les règles démocratiques dans la gestion de l’Association », ajoutant que « ce choix est confirmé par la volonté de l’Association de conférer sans délais une légitimité issue des urnes pour son premier comité directeur exécutif ».
Il  n’en fallait pas davantage pour comprendre que l’ACEP est animée par l’ostensible souci de s’inscrire, à son échelle, dans le processus démocratique qui rythme depuis bientôt un an la vie de la Nation, et encore plus à mettre ses activités sous l’enseigne de la transparence, de l’intégrité et de la solidarité.
D’ailleurs, l’association se fixe une double vocation :
Une vocation sociale qui se décline dans les liens qu’elle s’emploie à tisser entre ses adhérents  à travers des activités divers (loisirs, culturels et scientifiques) outre la défense des  intérêts des chefs d’entreprises publiques auprès des autorités compétentes (renforcement du statut particulier, situation matérielle, couverture sociale, retraite…)
Une vocation économique : échanges d’expériences en matière de bonne gouvernance, contribution à l’élaboration des stratégies nationales de développement économique, contribution à la réforme du modèle social, contribution à la réforme de l’exercice de tutelle et de la gestion des entreprises publiques…
S’y ajoutent d’autres objectifs comme la création d’opportunités d’emploi et d’investissement  dans les entreprises et établissements publics, l’amélioration du climat social qui y règne, la modernisation des législations et réglementations relatives à la gestion de ces structures et la promotion des dispositifs de la qualité et de l’e-management au sein des entreprises et établissements publics.
A vrai dire, les chefs d’entreprises publiques  étaient soumis à un double ordre de pressions,  d’une part, celles  exercées par l’autorité de tutelle, laquelle, à son tour, ne fait que relayer les ordres et les injonctions du Palais et les officines dérivées, et d’autre part, l’idée que le commun des mortels et des gouvernés se fait  des dirigeants d’entreprises, notamment les PDG, surtout de « l’aisance et le confort matériel dans lesquels ils baignent » alors que le mieux rémunérés d’entre eux touche moins de 2000 dinars par mois.
Mais la tare rédhibitoire du statut de chef d’entreprise publique renvoie à la « précarité » de cette fonction, en ce sens que, souvent, le titulaire du poste se trouve débarqué, peu de temps après sa nomination. Si bien qu’il se trouve le plus souvent sur un siège éjectable qui peut être actionné à n’importe quel moment  et sans préavis, et la chronique abonde en cas et exemples où des PDG sont remerciés sans ménagement, alors que d’autres tombent soudain, sous le coup de poursuites judiciaires, le plus souvent pour des motifs anodins et sans rapport avec leurs prestations.
Les membres fondateurs de l’ACEP estiment qu’ils sont dans leur droit de défendre leurs intérêts et d’avoir les moyens et le temps de conduire à terme les missions pour lesquelles ils ont été nommés, sans que cette revendication puisse être assimilée  à un travail de lobby. Car enfin,  les missions qui incombent aux chefs d’entreprises publiques relèvent de secteurs « lourds » en termes d’investissement, d’impact sur les usagers et de répercussions sur l’économie en son entier.
    
 

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