AccueilChiffreTunisie : Un Contrat social sans moratoire sur les grèves

Tunisie : Un Contrat social sans moratoire sur les grèves

Après huit mois du travail en profondeur, le contrat social a été signé, ce 14 janvier 2013, 2ème anniversaire de la Révolution tunisienne entre le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA.

Lors d’une cérémonie tenue au siège de l’Assemblée nationale constituante, les signataires de ce document ont mis l’accent sur son importance surtout dans cette étape transitoire.

Lors de son intervention, Mustapha ben Jaafar, président de l’ANC, a fait savoir que ledit contrat est un signal fort de l’accord des trois partenaires, porteur d’une interaction positive entre l’Etat et les organisations professionnelles, l’objectif étant de créer un climat favorable à l’investissement et la création d’emplois.

Grandes axes…

En effet, ce document s’articule autour de cinq axes, à savoir la promotion économique et le développement régional, les politiques d’emplois ainsi que la formation professionnelle, les relations professionnelles et le travail digne, la protection sociale ainsi que l’institutionnalisation du dialogue social tripartite.

Le texte ne comprend pas de moratoire sur les grèves, alors que ce type de mouvements sociaux est la cause majeure de la perturbation de l’activité économique du pays frappant de plein fouet les entreprises, notamment les poids lourds du tissu industriel et minier, en particulier, la compagnie des phosphates de Gafsa.

Un contrat social pour quoi faire ?

Khalil Zaouia, ministre des Affaires sociales, s’est dit convaincu que le contrat social est de nature à contribuer à l’impulsion du dialogue social et à la réalisation des objectifs fixés, et ce en concertation avec les différentes parties concernées.

Considéré comme un label estampillé de la Tunisie, ce contrat constitue une feuille de route pour dynamiser les différents axes et assurer la stabilité sociale dans le but ultime de relancer l’activité économique surtout en matière de création d’emplois.

Dans ce contexte, Wided Bouchemaoui, présidente de l’UTICA a estimé que ceci ne pourra être que bénéfique pour les entreprises voulant évoluer dans un climat serein et empreint de sécurité.

Pour Guy Ryder, directeur général du Bureau International de Travail, ce contrat qui entre en vigueur dès aujourd’hui, aura un impact crucial en matière d’épanouissement des Tunisiens surtout dans cette conjoncture marquée par les mutations politiques et aggravée par la crise internationale. « C’est une bonne initiative pour instaurer la gouvernance » a-t-il signalé avant d’ajouter : « c’est le début du dynamique afin de pouvoir réussir la stabilité sociale et surtout d’apporter des stratégies offensives relatives au développement».

Pour ce faire, Houcine Abassi, secrétaire général de centrale ouvrière, a appelé le gouvernement à assurer les conditions adéquates pour la réussite de ce processus, insistant sur l’importance de droit syndical, plus précisément le droit de grève. D’après lui, c’est le premier pas vers la construction de l’Etat de citoyenneté.

Ce contrat limitera-t-il le droit syndical ?

Sur cette question, Belgacem Ayari nous a affirmé que ce contrat garantira les droits des entreprises et des entrepreneurs ainsi que des travailleurs. « Ceci ne limite pas aucun cas le travail syndical. Au contraire, il contribuera à apaiser les tensions et instaurer la paix sociale ».

Les efforts se poursuivent, à travers ce contrat, pour la création d’un conseil national du dialogue social, comme celui existant en France ou Belgique. Ce conseil sera, selon lui, composé des trois partenaires sociaux.

Une démarche stratégique qui permettra, selon Abderhamen Lagha, expert auprès de l’UGTT, aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur les différents problèmes et défis auxquels fait face l’économie tunisienne. D’autant que « la prochaine période sera sans doute critique pour aborder les questions économiques et préparer les conditions propices à la relance économique du pays dans sa phase de transition.

Un simple accord, selon la CGTT

Un avis qui n’est pas partagé par la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), qui prévoit que ce contrat est un simple accord qui n’engage que ses signataires.

La CGTT qui n’est pas été invitée aux différentes étapes de l’élaboration de ce contrat, précise, via un communiqué, que ce nouveau contrat aurait pu constituer un évènement majeur dans l’histoire sociale du pays, s’il avait été conclu dans les meilleures conditions.

Interrogé sur la mentalité «d’exclusion et de suprématie» suivie lors des négociations de ce contrat, Abderhamen Lagha nous a précisé que ce dernier a été signé entre les principaux partenaires sociaux ayant une grande représentativité. D’après lui, il ne s’agit pas d’exclusion et l’opportunité n’existe pas d’inclure toutes les organisations en place.

Wiem Thebti

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