AccueilLa UNETunisie : Un taux de chômage de 10%, en 2016 !

Tunisie : Un taux de chômage de 10%, en 2016 !

« Avec les efforts consentis et les initiatives prises par gouvernement, notre but est de réduire le taux de chômage à 10% à l’horizon 2016 », a annoncé, ce mardi 20 novembre, Abdelwahab Maattar, ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, lors d’une journée d’étude sur le projet préliminaire de la stratégie nationale pour l’emploi.

Taux élevé du chômage, conséquence d’un modèle économique inadéquat

Le ministre a fait savoir que le taux élevé du chômage estimé 17,6% à est la conséquence d’un modèle économique inadéquat adopté par l’ancien régime durant plusieurs décennies. Un modèle marqué essentiellement par l’exclusion des compétences et la disparité régionale et dont les répercussions demeurent incontournables.

Une idée partagée par Abdeljelil Bedoui (universitaire) et Mongi Mkaddem (économiste et enseignant) qui ont vivement dénoncé ledit modèle.

Les deux intervenants ont souligné que les déséquilibres structurels sont le résultat d’une priorité donnée à l’intégration alors que la Tunisie n’y était nullement préparée.

Selon eux, ce modèle a abouti à une non intégration économique et à la détérioration de la balance des paiements. Pis, l’Etat s’est retiré de toute activité économique en l’absence d’une politique claire en matière d’investissement, ce qui s’est traduit par une sous qualification de la main d’œuvre.

Un constat inquiétant qui dicte d’engager une réflexion nationale partagée sur la nouvelle stratégie où l’emploi sera le premier critère pour mesurer le développement.

C’est la raison pour laquelle l’Etat doit s’inscrire dans une nouvelle vision deva nt aboutir à la mise en place d’une stratégie nationale pour l’emploi. Une telle stratégie sera de nature à introduire des réformes structurelles et profondes répondant ainsi aux aspirations et aux attentes de tous les Tunisiens et assurant une meilleure répartition de richesses entre les régions.

Un nouveau modèle orienté vers l’emploi

Pour ce faire, Abdelwaheb Maattar a insisté sur l’importance d’instaurer un nouveau modèle de développement dans lequel l’emploi et le travail digne soient l’objectif premier. A cet effet, les composantes dudit modèle et la détermination des politiques macroéconomiques de l’Etat seront mises en place en fonction des nombres d’emplois crées.

Cela exige l’élaboration d’un modèle de développement susceptible de définir le rôle de l’Etat et celui du secteur public, créer des emplois massifs et de qualité notamment pour les femmes et les jeunes qui risqueront d’être exclus.

Aussi, ce modèle de développement devrait être orienté vers les secteurs à haute valeur ajoutée tout en mettant en place un système juridique et institutionnel de partenariat public-privé et coopératif.

« Ces défis sont à la base de la révolution ayant amené la BAD à accorder la priorité aux interventions ciblant l’emploi des jeunes. Ce choix est d’autant plus justifié que la Tunisie est un partenaire de choix pour la Banque », a indiqué Agnès Soucat, directrice du développement humain à la BAD. Et d’ajouter que « en 2011, on a approuvé 500 millions de dollars à la Tunisie pour soutenir la création d’emplois. Pour cette année, on est en train de préparer un projet d’un montant significatif qui sera prochainement approuvé par notre conseil d’administration ».

La Tunisie sera-t-elle capable de relever ce défi ?

Sur cette question, Mongi Mkaddem, nous a avoué que « le chômage n’est pas seulement un problème économique, c’est aussi un problème politique »

Selon lui, la Tunisie doit clarifier les choses. « On a besoin de clarifier énormément des choses avant de s’engager dans l’application de cette stratégie », a précisé Mkaddem avant de souligner que « c’est bien beau de définir la stratégie, mais au niveau de son application, cela demande énormément d’efforts. Dans l’état actuel des choses, tout est flou. On est en train de vivre une situation aléatoire ».

« Comment voulez-vous que, dans le contexte actuel, on puisse s’engager dans une stratégie ou même prendre des mesures à très court terme », s’est interrogé l’universitaire affirmant que « ceci devient très difficile au regard des perspectives d’ordre politique et économique.

Wiem Thebti

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