Capital Intelligence(CI), l’agence internationale de notation de crédit, a annoncé, mercredi, qu’elle a attribué la perspective «négative» à la Banque Agricole Nationale (BNA) au titre des notes de devises étrangères et de solidité financière. En dépit de l’amélioration de la qualité des actifs et de rentabilité, la note reflète la situation politique incertaine et les risques pour l’activité économique et financière. Les notes en devises étrangères à long et à court terme de la BNA ont été confirmées à ‘BB +’ et ‘A3’ respectivement. La note de solidité financière a également été confirmée à ‘B +’, comme ce fut le cas pour la note de soutien de la Banque confirmée à «2».
La qualité des actifs de la BNA a enregistré une amélioration régulière au cours des dernières années, à travers notamment une augmentation de la couverture des réserves contre les prêts non performants (PNP) et une baisse du niveau brut des créances improductives. Néanmoins, les créances douteuses restent élevées et la couverture est toujours considéré comme faible. La faible qualité des actifs a entraîné une rentabilité tout aussi faible due à la continuelle charge de provisionnement élevé.
Néanmoins, la rentabilité à fin Juin 2010 s’est améliorée grâce à des marges plus élevées générées par une baisse du coût des fonds. La BNA demeure aux prises avec un certain nombre de défis au niveau de l’amélioration de sa situation financière, compte tenu des perspectives de l’économie en 2011, en particulier.
La charge des provisions continue de consommer une part significative du bénéfice d’exploitation; ceci devrait être probablement le cas lors des prochaines années au moins. La liquidité est serrée, due principalement au fait que les prêts constituent un pourcentage élevé du total des actifs.
Le capital est adéquat, alors que la position est érodée par l’insuffisance des provisions.
Les récents troubles politiques en Tunisie auront des conséquences négatives pour l’économie, au moins au cours des douze prochains mois. La croissance économique sera inférieure aux prévisions et il existe des risques pour qu’elle baisse encore.
Les principaux secteurs économiques seront touchés et entraîneront probablement de nouvelles créances non performantes à l’avenir. La rentabilité de la BNA, comme c’est le cas pour le secteur bancaire tunisien, pourrait subir des pressions en 2011 sur fond d’une possible détérioration de la qualité des actifs et leur expansion limitée.
L’histoire de la BNA remonte à 1959, qui a marqué la date de création de l’une des deux banques spécialisées dans le financement de l’agriculture et associées à la fusion ayant donné naissance à la BNA dans les années 1990. La République de Tunisie et des institutions parapubliques détiennent 66% de la Banque, dont la mission principale est de soutenir les politiques de développement économique et social du gouvernement.
Le gouvernement conserve la gestion complète de contrôle. Le gouvernement tunisien considère la BNA comme un atout stratégique et une dilution de sa participation n’est pas à l’ordre du jour.
Fin 2010, la Banque exploitait 180 agences dans tout le pays, employant un effectif de 2.980. La BNA est la deuxième plus importante banque de Tunisie en termes d’actifs (juste derrière la Société Tunisienne de Banque) et de capital, contrôlant environ 14% de tous les actifs des banques commerciales et 14% des prêts.