AccueilLa UNEUn gouvernement sous CDD, propre, mais sans grand programme économique

Un gouvernement sous CDD, propre, mais sans grand programme économique

Presque tiré par le nez et sous pression, nationale et internationale, mais juste pour confirmer son observation des règles de la Constitution comme il aime à le dire, Kais Saïed a finalement annoncé la composition du 8ème gouvernement de l’après dite révolution, et la 3ème qu’il aura lui-même désignée.

Après Elyes Fakhfakh et Hichem Mechichi qu’il aura poussés à la démission, le gouvernement de Nejla Bouden reprendra cette semaine possession du palais de La Kasbah, resté fermé pendant plusieurs mois sur décision de Kais Saïed en personne.

Un gouvernement de 24 ministres, dont 16 sont de nouvelles têtes, où on retrouverait presque tous ceux que l’ancien chef de gouvernement démis Hichem Mechichi avait renvoyés. Un gouvernement aussi apolitique comme le chef de l’Etat qui n’aime pas les partis, et propre de chez propre, puisque c’est Kais Saïed qui y a veillé personnellement comme il l’avait dit pour expliquer le retard de son annonce, et un gouvernement de têtes bien faites, bardées de diplômes et d’expérience. La parité du genre n’y est pas respectée, mais l’attelage gouvernemental compte tout de même 10 femmes pour 16 hommes, sur une équipe, pas réduite comme on l’espérait, de 26 ministres et SE y compris la Cheffe Nejla.

  • Les bons et les mauvais signes

Mais c’est aussi un gouvernement qui, s’il assure un minimum de visibilité gouvernementale, sera un gouvernement sous CDD, puisqu’il ne durera que le temps des mesures exceptionnelles. Et quand bien même, l’exceptionnel pourrait durer plus d’un an, le nouveau gouvernement n’arrivera pas à lancer le message, ferme, de stabilité gouvernementale que recherchent les investisseurs et les bailleurs de fonds, locaux et étrangers.

Mauvais message aussi, donné par cette annonce du nouveau gouvernement, dont le Timing d’annonce, intervient après les manifestations anti-Saïed de dimanche dernier, et qui donnerait l’impression d’un fléchissement.

Autre signal, cette fois positif, celui donné par la cheffe du gouvernement, d’assurer que la structure administrative des différentes ne sera pas changée, « pour garantir la continuité de l’action administrative, et garantir au gouvernement l’entrée immédiate dans l’action », a dit Nejla Bouden.

Un gouvernement enfin, sans programme économique (ar) détaillé, si ce n’est ce point quatre de son allocution, sur la nécessité « d’accélérer la relance de l’économie » sans autre forme de détail. Nejla Bouden n’a rien dit sur le financement des prochaines lois de finances 2021 et 2022, dont un draft aurait été déjà présenté à Carthage, ni sur le trou budgétaire de plusieurs milliards DT, ni encore sur les relations avec le FMI, hormis cette brève allusion à « gagner la confiance des parties étrangères ».

  • Le gouvernement Bouden, entre nouveaux, revenants et confirmés

Dans ce gouvernement, sur la composition duquel beaucoup de prétendants faiseurs d’opinion s’étaient trompés en annonçant beaucoup de ce qu’on ne retrouve pas, on relève pourtant beaucoup de nouvelles têtes. Mais aussi des revenants du gouvernement de Hichem Mechichi, et d’autres ministres nommés par Saïed lui-même avant le 11 octobre, et qui ont été confirmés par Nejla Bouden, à supposer qu’elle les ait proposés elle-même.

Les nouveaux :

  • Imed Memmiche pour la défense en lieu et place de Brahim Bartaji
  • Taoufik Charfeddine à l’Intérieur, un revenant du gouvernement de Hichem Mechichi en lieu et place de Ridha Gharsallaoui
  • Malek Zahi aux affaires sociales en lieu et place de Mohamed Trabelsi.
  • Neila Gounji se retrouve à l’industrie, en lieu et place de Mohamed Boussaid qui perd aussi son fauteuil du commerce au profit de Fadhila Rabhi.
  • Pour le commerce, Fadhila Rabhi qui remplace Mohamed Boussaid
  • Mahmoud Elyes Hamza à l’agriculture qui était longtemps resté avec un ministre remplaçant depuis le gouvernement Mechichi qui y avait installé Fadhel Kraiem en intérim et qui sera renvoyé ensuite par Kais Saïed
  • Moncef Boukthir à l’enseignement supérieur en lieu et place d’Olfa Ben Ouda
  • Kamel Gueddich à la jeunesse et sports, un revenant du gouvernement Mechichi qui remplace Sihem Ayadi.
  • Au transport,  Rabiaâ El Mjidi en lieu et place de Moez Chakchouk.
  • A l’équipement et l’habitat, Sarra Zaâfrani remplace Kamel Eddoukh.
  • Nouveaux ministres aussi, pour les domaines de l’Etat  et les affaires foncières et, Mohamed Rekik qui remplace Leila Jaffel.
  • Pour l’environnement Leila Chikhaoui
  • Le tourisme Mohamed Moez Belhassine qui remplace Habib Ammar. Expert du secteur, il avait déjà travaillé en tant que DG de la société touristique et de loisirs, chargée de la mise en œuvre des projets touristiques et d’animation. Il aussi a dirigé des études stratégiques et des plans de développement touristique.
  • Pour la culture Hayet Ktata Guermazi
  • Pour la femme, l’enfance et les personnes âgées Amel Ben El-Haj.
  • Pour l’économie et le Plan, un nouveau département disparu de tous les gouvernements depuis 2011, on trouve Samir Saïed un banquier revenu du Golfe, et qui était d’abord DG de la STB parti à Tunisie Télécom suite à une mésentente avec Youssef Chahed.
  • On n’oubliera pas les nouvelles ministres femmes, Leila Chikhaoui pour l’environnement, et Amel Bel Haj pour les femmes, l’enfance et les personnes âgées

Les revenants :

  • Taoufik Charfeddine renvoyé dès les premiers jours du gouvernement Mechichi
  • Kamel Gueddiche qui était à la jeunesse et sport dans le gouvernement Mechichi qui l’avait aussi démis
  • Leila Jaffel qui avait été démise par Hichem Mechichi et remplacée alors par Ahmed Adhoum, et qui se trouve désormais promue à la justice

Les confirmés :

  • Ali Mrabet à la santé, Sihem Boughdiri Nemsia aux finances
  • Nizar Ben Naji aux TICs
  • Fethi Sallaouti à l’éducation

Les partants :

  • Mohamed Trabelsi, qui a toujours fait le funambule entre UGTT et gouvernement
  • Moez Chakchouk, qui avait quitté direction de l’Unesco en tant que sous-directeur général pour la communication et l’information
  • Ahmed Adhoum, un juge qui fut l’un des premiers ministres des domaines de l’Etat tout de suite après 2011
  • Mohamed Boussaid
  • Kamel Eddoukh, qui avait pourtant fait du bon travail à l’équipement
  • Ridha Gharsallaoui, nommé juste après le 25 juillet 2021
  • Brahim Bartaji
  • Les « femmes du president »

Elles sont dix, y compris la cheffe du gouvernement. Elles s’étaient présentées à la cérémonie de prestation de serment au Palais de Carthage, la chevelure sous voile pour poser la main sur le Livre Saint y compris Leila Jaffel qui serait voilée par conviction religieuse et même dans la vie de tous les jours, sauf Nejla Bouden et Sihem Nemsia qui ont osé enfreindre l’instruction dite religieuse de se couvrir.

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