AccueilLa UNEUne Diaspora en or, délaissée et non accompagnée!

Une Diaspora en or, délaissée et non accompagnée!

Les uns les appellent TRE (Tunisiens résidant à l’étranger), et les autres Diaspora. Le citoyen tunisien lambda ne les voit qu’au retour au pays, souvent avec des voitures chargées de marchandises et de bicyclettes de tous genres, ou à l’occasion de reportages sur leurs « déboires » aux ports d’arrivée à Tunis. Les uns et les autres n’ont pas de définition applicable à eux et n’en ont même pas les mêmes chiffres. A preuve, cette dernière étude d’un bureau de renom, qui cite des chiffres vieux de plus de 4 ans, ceux de l’année … 2016, et ne donne aucun montant des transferts des TRE ou Diaspora.

La diaspora tunisienne représente près de 12% de la population (contre 9,2 % pour le Maroc qui ont envoyé 25,86 Milliards Dirham à fin mai 219) soit 1,3 million de personnes dont 84,5% concentrés en Europe, 12,3% dans les pays arabes et 3% en Amérique du nord. La France a représenté en 2017 la première destination des TRE (721397résidents), suivie de l’Italie avec (199968 résidents) et de l’Allemagne (90615 résidents)

  • Plus importants que toutes les recettes du tourisme

Il y a bien un ministère, dont une partie s’occuperait d’eux. Mais aucun gouvernement n’a entrepris de s’outiller d’une stratégie de gestion et d’optimisation de cette force économique et financière. Seuls quelques députés en ont fait un cheval de Troie à des fins de politique politicienne.

Le 20 mai 2021 et en glissement annuel, ces transferts en devises étaient de l’équivalent 2,144 Milliards DT, selon des chiffres de la BCT. Un chiffre en hausse de 269 MDT par rapport à la même période de 2020. Des chiffres qui dépassent désormais ceux du secteur touristique, avec une Diaspora tunisienne devenue principale source des devises en Tunisie.

Selon une dernière étude du cabinet Deloitte qu’Africanmanager a pu consulter, les transferts de fonds se sont élevés à 3,5 milliards de dinars (environ 1,6 milliard d’euros) en 2016, soit près de 4,6% du PIB et 20% de l’épargne nationale. Le cabinet d’étude ne fait pas de Benchmark qui pourrait aboutir à poser la question de savoir pourquoi ces transferts auraient baissé. A en croire les chiffres de la BCT pour les 4 premiers mois de 2021, les recettes du tourisme baissaient de 55 %, alors que les transferts du travail (Devises envoyées par les TRE ou Diaspora), haussaient de 16,8 %.

Force est pourtant de constater qu’avec 6,015 Milliards DT, la contribution des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) aux réserves en devise de la Tunisie en 2019 est supérieure à la contribution du secteur du tourisme, disait le même document.

Mieux, avec 548 MDT, elle  représente 2 % de toute la recette fiscale de l’Etat. Loin derrière les cotisations de sécurité sociales et les taxes sur la valeur ajoutée, dont la contribution aux recettes fiscales de l’état est estimée respectivement à 29% et 22%, les TRE contribuent à ces recettes principalement à travers les recettes de chancellerie.

  • Une vraie force économique non utilisée

Avec 7,860 Milliards DT, la contribution des TRE au RNDB (7,3% du revenu national disponible brut) est presque aussi importante que le taux de l’épargne nationale en % du RNDB estimée à 9% en 2018.

Avec 1,982 Milliard DT, La contribution des TRE à la formation brute du capital fixe est estimée à 10% en 2019. Ce chiffre se rapproche même de la contribution de certains secteurs porteurs de l’économie tunisienne tels que l’industrie du textile, habillement et cuir.

Signe de l’absence d’une politique claire, non pas seulement en prix de billets de retour au pays par avion ou par bateau, et non pas seulement pour le FCR, de mobilisation économique de cette Diaspora, 50 % des TRE questionnés par l’enquête du cabinet « Deloitte », ont déclaré qu’ils ne possèdent pas un compte bancaire, ni en DT, ni en devises. 50 % d’entre eux, sont des étudiants et des retraités.

Et la même source d’ajouter que sur les 72 % des TRE qui ont fait des transferts de fonds vers la Tunisie, 66 % des transferts ont été effectués pour assurer des aides familiales et 15% pour des investissements immobiliers (remboursement d’un crédit immobilier, construction ou achat d’un bien immobilier), selon l’étude de Deloitte.

D’après la même source, la plus grande partie des transferts semble être effectuée par les TRE les plus jeunes. Ces transferts sont destinés aux investissements, à la consommation ou à l’épargne. 43 % seulement des expatriés déclarent avoir investi en Tunisie dans les trois dernières années, tous secteurs confondus. Plus de 50 % du nombre total des investissements provient des cadres et des chefs d’entreprise vivant à l’étranger.

Ce qui manque, toujours selon l’étude de Deloitte, c’est d’abord une stratégie qui structurerait la relation avec la Diaspora autrement que par le passeport et les listes électorales. C’est ensuite une autre gouvernance. C’est aussi et surtout, « la mise en place de projets et outils d’accompagnement qui répondent aux réels besoins et challenges de cette Diaspora ». Cela, sans oublier « la mise en place de programmes d’incitations, financières et fiscales, qui favorisent l’investissement et la consommation autour de secteurs clés pour cette Diaspora ».  

*résumé de l’étude de Deloitte

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