AccueilLa UNEViolence conjugale en Tunisie: Le nombre de femmes violentées va crescendo !

Violence conjugale en Tunisie: Le nombre de femmes violentées va crescendo !

Malgré une législation renforcée, la violence conjugale demeure un phénomène important en Tunisie. Mais ce qui est encore plus grave, ce n’est tant le nombre de cas de violence conjugale, qui va, somme toute, crescendo, que la banalisation de l’acte. Cette violence apparaît, dans plusieurs milieux sociaux, comme normale. Et il y en a même des voix qui la justifient. D’autres parlent d’un seuil de tolérance, laissant entendre qu’en deçà de cette limite il est permis de la pratiquer.

Au-delà des effets psychologiques de cette violence sur les victimes et les enfants , les statistiques révèlent que les violences conjugales demeurent la première cause de décès chez les femmes âgées entre 16 et 44 ans.

Dans une déclaration accordée au quotidien Al Chourouk, dans son édition du vendredi 27 mars 2015, la présidente de l’Union nationale de la Femme tunisienne(UNFT), Radhia Jerbi a indiqué que les femmes victimes de violence conjugale sont violement agressées par leurs époux. Ces femmes sont parfois obligées à quitter leur domicile dans des heures tardives de la nuit pour se diriger vers le centre d’accompagnement des victimes de la violence. Et d’ajouter que les problèmes d’ordre économique, l’incapacité de l’époux à fournir les besoins à sa famille, la dégradation du pouvoir d’achat sont essentiellement derrière la violence chez les époux.

29 mille plaintes en 7 ans

Selon les statistiques judiciaires fournies par le ministère de la justice, le nombre des plaintes déposées par des femmes violentées au cours des sept dernières années (2008/2014), a atteint 28 mille 910 plaintes, soit l’équivalent de 5782 plaintes par an.

Les mêmes statistiques révèlent que la justice a prononcé 20 mille 14 verdicts, soit une moyenne de 4002 verdicts par an.

Toujours selon la même source, 3810 jugements dans des affaires de violence ont été prononcés (violence n’entraînant pas mort ou invalidité).Les tribunaux cantonaux ont prononcé 11 mille 245 procès dans des affaires d’extrême violence, 141 jugements dans des crimes entraînant une défiguration du visage, 157 procès dans des affaires de harcèlement et 904 procès dans des affaires de viol.

Des associations sont à l’écoute de victimes de violence conjugale

De nombreuses associations actives dans la lutte contre cette violence conseillent et assistent les femmes battues. Elles ont lancé à maintes reprises, des campagnes dans le but de sensibiliser davantage la société aux droits des femmes et à inciter les femmes violentées à sortir de leur silence et à porter plainte contre toutes les formes de violence et de discrimination qu’elles subissent.

En effet, l’article 46 de la Constitution du 26 janvier 2014 énonce que « l’État s’engage à protéger les droits acquis de la femme et prend les mesures nécessaires afin d’éradiquer la violence contre les femmes ».

Pour jeter les bases d’une nouvelle approche du phénomène et mettre en œuvre les orientations de la nouvelle Constitution, une initiative annoncée, en 2014, par l’ancienne secrétaire d’Etat à la famille, à la femme et aux personnes âgées, est toujours attendue. Elle porte sur un projet de loi relatif à la lutte contre les violences faites aux femmes et à la création d’un centre d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales en collaboration avec la Croix-Rouge.

Nadia Ben Tamansourt

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