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La bonne nouvelle de juin, pour les fonctionnaires, retraités et employés du privé ?

C’est décidé, « on ira tous au paradis » des augmentations salariales. Tous, les actifs et retraités y compris, et tous ceux qui sont payés au Smig en Tunisie. C’est le président de la République, chef de tout l’Etat, qui l’a annoncé jeudi dernier en recevant le nouveau ministre des Affaires sociales, Kamel Madouri.

L’Exécutif tunisien coupe ainsi l’herbe sous les pieds de l’UGTT, et le syndicat des travailleurs tunisiens, qui fait généralement des revendications salariales, se retrouverait presque vidé de sa substance qui est la défense des droits des travailleurs, en oubliant les retraités dont  l’UGTT ne tiendrait  presque plus compte.

Et voici que c’est le gouvernement, et son chef réel qui est Kais Saïed, qui s’en occupe désormais, et l’UGTT sur la touche sur ce volet, à dépenser l’argent des travailleurs en investissements immobiliers dans des sièges, parfois loués au gouvernement qui joue à recouvrer les cotisations des abonnés du syndicat. Ce n’est, peut-être, que la recherche d’un effet d’annonce. Mais c’est tout de même une annonce officielle du plus haut représentant de l’Etat !

–    Péréquation retrouvée ?

Au menu de cette audience, précisait le communiqué de la présidence de la République sur fb, « l’ajustement automatique des pensions des retraités des secteurs public et privé ». La péréquation des pensions de retraite, installée en Tunisie depuis l’époque de l’ancien premier ministre Mohamed Mzali, serait désormais à l’ordre du jour. Il y aurait ainsi augmentation des pensions, au même rythme, et au même taux d’augmentation des salaires, des fonctionnaires par la CNRPS et des salariés du secteur privé par la CNSS, après chaque négociation salariale.

–    Prochaine augmentation du Smig et des Allocs

Le président de la République a recommandé d’accélérer l’augmentation du salaire minimum garanti ainsi qu’une augmentation des allocations allouées aux familles nécessiteuses, en plus d’une augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti et des prestations d’invalidité accordées par la Caisse nationale d’assurance maladie dans le cadre de la cadre du système d’assurance contre les accidents du travail et les maladies y afférentes.

Le président de la République a expliqué que « ces augmentations réduiraient les taux de pauvreté, mais qu’elles devaient être accompagnées d’autres mesures et augmentations périodiques pour réduire les disparités sociales et assurer une vie décente à chaque citoyen. Tout citoyen a le droit de travailler avec un salaire équitable et l’État, comme le stipule la Constitution, doit garantir la prévention et les soins de santé, et il a droit à une couverture sociale ».

–    Augmenter les salaires, c’est bien. Sans plus d’investissement et de PIB, ça craint !

Sans vouloir parler de populisme, et sans intention aucune de remettre en cause les bonnes intentions présidentielles, force est de rappeler quelques points, essentiels selon nous. Rien que des faits chiffrés, dont chacun tirera ses propres conclusions :
    Jusqu’à fin mars 2024, le total des ressources budgétaires de l’Etat dépassait à peine les 12 Milliards DT, en hausse de 6,5 % par rapport à mars 2023, et plus de la moitié des sommes récoltées jusqu’à fin avril 2024. Et dans une pression fiscale, officiellement de 25,1 %, 10,4 Milliards DT provenaient des recettes fiscales.

    A fin mars dernier aussi, les dépenses des rémunérations d’une infime partie de la population tunisienne (700 mille fonctionnaires), avaient englouti plus de 5,316 Milliards DT. C’est-à-dire, 44 % de toutes les ressources de l’Etat, et déjà en hausse de 2 % après une hausse de 1,9 % en février dernier, de 7,2 % en février 2023, et prévues en hausse de 4,1 % pour tout 2024.

    En face, et toujours à la même période, les dépenses d’investissement du budget, pour créer plus d’emplois et retrouver des niveaux honorables de PIB, arrivaient avec beaucoup de peine à atteindre 631 MDT (et non milliard DT). Et ces dépenses étaient même en baisse de 8,3 % par rapport à mars 2023. L’Etat prévoyait certes de dépenser 5,593 Milliards DT pour 2024, mais il est encore loin du compte.

    Fin mars 2024 encore, le trésor public dépensait 3,545 Milliards DT, et ses ressources étaient négatives de plus de 4,169 Milliards DT, dans un budget qui ne tenait la route que grâce aux 7,415 Milliards DT en emprunts, presque la totalité en dettes locales. Une dette qui représentait, en mars dernier seulement, 79,8 % de tout le pays.

Il est vrai que l’inflation s’accroche toujours aux sept pour cent, et que les prix n’ont jamais arrêté d’augmenter. Personne, y compris les retraités, ne serait contre une nouvelle augmentation. Mais il faut se rendre à l’évidence. Augmenter les dépenses de l’Etat, ce n’est pas une bonne alternative dans l’état actuel du budget de l’Etat et des finances publiques tunisiennes, tout comme d’alimenter indéfiniment la spirale salaires-prix.
L’Etat tunisien n’a pas, au moins pour l’instant et sauf erreur ou omission de notre part, les moyens financiers pour augmenter les rémunérations, ni la capacité d’augmenter le déficit des caisses sociales, rien que par l’effet de la péréquation. Les entreprises privées, non plus, n’ont pas les surfaces financières et les capacités d’augmenter leurs charges, sans y laisser des plumes en matière de pouvoir de concurrence. La solution est certainement du genre « Out of the Box ».

Or, il est clair que le ministère des Finances qui est uniquement obsédé par la récoltes des ressources à tout- va, et obnubilé par la gestion du quotidien, ne se donne plus le temps de réfléchir à autre chose, et encore moins à refaire démarrer la machine de production par l’investissement public devenu peau de chagrin, et à remettre tout le monde à flot, y compris les compétences qui fuient et les entreprises publiques qui se noient dans l’endettement. Celles du secteur privé, sont depuis 2022 paralysées par la cabale financière, judiciaire et même politique menée contre elles sans relâche.        

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4 Commentaires

  1. Nous remercions notre très cher Président de la république Tunisienne d’avoir penser à tous les catégories de son peuple, nous lui souhaitons Aid Moubarek

  2. C est vrai toujours que des promesses non tenues .Nous voudrions du concret et avec une bonne augmentation des pensions de retraite au vue de l inflation actuelle.

  3. Je vais écrire mais je ne sais pas si quelqu’un va s’intéresser a ça en fait ça fait une bonne période que je cherche à attirer l’attention des autorités au sujet des médecins de travail qui n’ont aucun statut qui pourrait leur garantir leurs droits. Une sérieuse mise au point de la question est indispensable

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