AccueilInterviewTunisie : Les cliniques privées sous perfusion à cause des dettes libyennes

Tunisie : Les cliniques privées sous perfusion à cause des dettes libyennes

Boubaker Zakhama, président de la fédération de la santé et membre de la chambre syndicale des cliniques privées, appelle le gouvernement à sauver les 800 cliniques privées existantes en Tunisie, fortement touchées par la révolte en Libye. Interview

Comment se présente la situation actuelle des cliniques privées en Tunisie ?

Sur le plan économique, les cliniques privées maintiennent leurs positions. Nous n’avons pas des problèmes de déficit ou des difficultés économiques, à l’exception de celles qu’on a connues au début de la révolution, essentiellement dans la région de Sfax où on a eu quelques problèmes. Depuis le mois de mars, les choses ont commencé à se stabiliser, voire à se redresser.

Avec le déclenchement de la révolution, toutes les cliniques privées se sont mobilisées pour participer à la prise en charge des blessés de la révolution. C’est un devoir, et les médecins ont joué un rôle déterminant.

Malheureusement, cela n’était pas connu des autorités, et on n’a pas tenu à le faire savoir. Nous faisons notre métier de santé en tant que métier qui n’a pas besoin de publicité , car il s’agit d’un devoir sacré envers nos champions de la révolution.

Ensuite, avec les événements survenus en Libye, on a pris en charge de façon gratuite les blessés et ce pour une période de 3 à 4 mois. Nous avons tenu à faire cet effort en signe de collaboration et de conciliation avec nos amis libyens.

Mais ceci a engendré des pertes énormes pour le secteur médical privé ?

Ce geste n’a pas été senti par les autorités libyennes. A tel point que nous souffrons des impayés. Jusqu’à ce jour, le secteur des cliniques privées réclame des créances de l’ordre de 60 millions de dinars auprès des autorités libyennes. Le problème n’a malheureusement pas été résolu malgré un engagement ferme d’un PV signé à Tunis, au cours de mois de février, par les libyens en présence de l’ambassade et des responsables libyens.

Certainement il y aura des répercussions sur les cliniques ?

Certainement, cette dette engendre des difficultés importantes pour la bonne marche des cliniques et surtout pour le paiement des personnels et les charges obligatoires. On a essayé de surmonter cette crise grâce à une forte contribution de nos banques qui ont accordé des crédits pour la bonne marche de nos cliniques, mais je pense que les problèmes vont s’aggraver

Que faut-il faire pour y faire face ?

Malgré cet épineux problème, on continue à prendre en charge des Libyens qui viennent se soigner chez nous. Et pour remédier à cette situation, la chambre syndicale des cliniques privées a rassemblé récemment toutes les cliniques qui ont voulu contacter l’ambassadeur qui n’était pas disponible afin de faire part de leur mécontentement. Cependant, on a constitué un comité composé de 3 membres pour prendre attache avec le ministre libyen des Finances. J’espère que le problème sera résolu

Pas d’intervention de la part du notre gouvernement ?

Les autorités tunisiennes ne nous aident malheureusement pas, bien qu’il s’agisse d’un secteur vital, qui participe à l’essor économique de notre pays par les la création d’emplois mais aussi par le chiffre d’affaires à l’export qui s’élève à 500MD par an qui est appelé à augmenter surtout en s’ouvrant sur d’autres pays d’Afrique. D’ailleurs, la chambre syndicale, en collaboration avec le CEPEX, a organisé beaucoup des manifestations pour conquérir de nouveaux marchés à l’instar de la Côte d’Ivoire du Mali… Donc, les horizons de coopération avec ces pays sont promoteurs si on conjugue les efforts du secteur et ceux des autorités tunisiennes.

Votre message pour le gouvernement ?

Je ne veux pas faire des critiques parce qu’il s’agit d’un gouvernement qui a commencé à travailler et nous lui souhaitons tous les succès. Mais le message que le lance est le suivant : nous somme disposés à aider le gouvernement à se lancer dans certaines actions. Et là, il est appelé à nous aider de façon de nous permettre de surmonter nos difficultés de paiement entre la Libye et la Tunisie.

Wiem Thebti

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