Le président américain, Donald Trump, a beau dire que l’Iran a violé les points de l’accord nucléaire conclu avec les grandes puissances en 2015 et qu’il doit recevoir les foudres de la communauté internationale, Téhéran se tient à carreau, jusqu’ici et coopère « pleinement ». Et c’est quelqu’un que personne ne peut accuser de complaisance qui l’a affirmé ce lundi 09 octobre 2017, à Rome : le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIA), Yukiya Amano.
« Je peux affirmer que les engagements relatifs au nucléaire pris par l’Iran au titre du JCPOA (Joint comprehensive plan of action, accord nucléaire iranien) sont respectés« , a déclaré le patron de l’AIEA à l’ouverture d’une rencontre dans la capitale de l’Italie sur le désarmement nucléaire, rapporte l’AFP.
Mais ce n’est pas nouveau, l’AEIA avait déclaré le mois dernier que l’Iran s’en tenait aux dispositions de l’accord. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, en a remis une louche en déclarant que toutes les 8 inspections ont démontré que l’Iran est irréprochable. Elle a ajouté qu’il faut plutôt songer à aménager de « nouveaux canaux dans la coopération internationale« , au lieu de penser à démolir les progrès déjà enregistrés. Elle fait certainement allusion aux sorties musclées de Trump qui fait feu tout bois pour diaboliser les Iraniens. Sans succès pour le moment…
Mogherini a bétonné son argumentaire en déclarant que face au danger nord-coréenne, « nous ne pouvons pas ouvrir un nouveau front« . Ce plaidoyer intervient alors que la Maison Blanche, d’après des confidences faites à l’AFP, se prépare à torpiller l’accord avec l’Iran au prétexte, fallacieux, que Téhéran viole « l’esprit » de l’accord nucléaire, et donc Washington ne reconnait pas le document, ce qui le renverrait au Congrès, où le camp de Trump, les républicains, dispose d’une confortable majorité…
A noter qu’une loi impose au président américain de donner l’assurance au Congrès, tous les 90 jours, que Téhéran reste dans les clous de l’accord sur le nucléaire et que le gel des sanctions doit être maintenu. L’affaire est donc d’importance pour la stabilité de la planète, un dossier sur lequel Barack Obama avait beaucoup travaillé, avait obtenu des résultats, des progrès que son successeur rêve d’enterrer…
