La situation lamentable des prisons tunisiennes ne cesse de susciter l’indignation, faire polémique et constituer un motif de préoccupation pour les autorités du pays. Surpopulation, encombrement, trop-plein ! Les termes ne suffisent pas pour décrire l’état désastreux des prisons en Tunisie. Plusieurs experts en la matière ont dénoncé déjà et depuis plusieurs années la surpopulation carcérale dans les prisons tunisiennes… mais en vain.
Dans une déclaration accordée ce mercredi 16 mars 2016, aux médias, le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réhabilitation a annoncé ce mercredi 16 mars 2016, qu’environ 45% des prisons tunisiennes ne sont pas dotées de médecins.
Des études menées par des associations de droits de l’homme relèvent aussi que la situation sanitaire dans ces établissements est catastrophique et que le nombre de détenus dans les prisons tunisiennes a atteint les 25 mille répartis entre 28 établissements pénitentiaires à travers le territoire de la République.
D’après ces sources, 60% des personnes arrêtées dans différentes affaires se trouvent dans ces prisons dont la capacité d’accueil a atteint les 150%, évoquant l’état détérioré des lieux de détention.
De nombreuses associations et organisations concernées par les droits de l’homme ont dénoncé la situation des prisons tunisiennes et ont appelé à la mise en place d’une nouvelle stratégie visant l’amélioration des lieux de détention.
Vers de nouvelles mesures garantissant le respect des droits de l’Homme
Le ministre de la Justice, Omar Mansour, a annoncé que son département a pris de nouvelles mesures pour garantir un meilleur respect des droits de l’Homme dans les prisons tunisiennes.
Parmi ces mesures l’instauration de plusieurs programmes de réhabilitation des détenus condamnés pour consommation de stupéfiants et l’aménagement de plusieurs espaces culturels à l’intérieur des prisons tunisiennes. Des programmes de réintégration sociale des prisonniers après leur libération sont en cours d’étude.
A signaler que l’Union Européenne et le ministère de la Justice avaient lancé en janvier 2016, un programme de jumelage institutionnel ayant pour but de renforcer les capacités de l’administration pénitentiaire en Tunisie.
Ce projet d’une durée de 30 mois et doté d’un budget de 1 850 000 €, permettra au ministère, principalement la direction générale des prisons et de la rééducation, de pouvoir accueillir dans ses murs une équipe franco-allemande de fonctionnaires spécialisés qui l’accompagnera dans sa réforme du système pénitentiaire.
Il s’agit aussi de l’enracinement de l’Etat de droit en Tunisie. De même, l’UE appuie la révision du cadre législatif et institutionnel, afin de l’harmoniser avec les principes constitutionnels. Elle soutient également la mise à niveau de l’infrastructure judiciaire et pénitentiaire avec la réhabilitation des prisons de Sousse-Messadine et de Gabès et de El Houereb.