Le président français, François Hollande, a annoncé lundi que la France allait intensifier ses frappes en Syrie et qu’il rencontrerait les présidents Barack Obama et Vladimir Poutine en vue d’une « grande coalition » pour « détruire » le groupe Etat islamique (EI), parallèlement à un renforcement de la sécurité intérieure.
Devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles trois jours après les plus meurtriers attentats qu’ait connus la France (au moins 129 morts), il a annoncé, outre l’intensification des frappes, que le porte-avion Charles-de-Gaulle appareillerait jeudi pour la Méditerranée orientale, « triplant nos capacités d’action ».
Sur le plan intérieur, Hollande a demandé au Parlement, qui en sera saisi dès mercredi, une prolongation de trois mois de l’état d’urgence. Il a aussi annoncé que la Constitution serait révisée pour permettre aux pouvoirs publics « d’agir contre le terrorisme de guerre ».
Il a en outre demandé la mise en place de « contrôles coordonnés et systématiques aux frontières » de l’Union européenne et annoncé la création en France de 5.000 emplois supplémentaires dans la police et la gendarmerie, disant assumer ce « surcroît de dépenses » car « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité » budgétaire.
Il envisage en outre la déchéance de nationalité pour les binationaux en cas de terrorisme et la création d’une garde nationale composée de réservistes.
François Hollande a par ailleurs confirmé que les élections régionales auraient lieu comme prévu les 6 et 13 décembre et que la conférence de l’ONU sur le climat, maintenue fin novembre, serait un « moment d’espérance et de solidarité ».
Ce discours de 45 minutes a été ovationné debout par les 577 députés, 348 sénateurs et membres du gouvernement qui ont ensuite entonné la Marseillaise.