L’agence de notation Standard & Poor’s regarde le secteur bancaire tunisien comme un point faible de l’économie du pays, et une source importante de passifs éventuels pour le gouvernement, selon un rapport intitulé « La réforme ambitieuse est essentielle à la relance du secteur bancaire tunisien ».
« Le système bancaire tunisien continue de souffrir de problèmes structurels et de qualité des actifs de longue date », a déclaré Pierre Hollegien, analyste de crédit chez S & P Global Ratings.
Les difficiles conditions d’exploitation des banques, leur utilisation par le gouvernement dans le développement de secteurs économiques stratégiques tels que le tourisme et la lente mise en œuvre des réformes bancaires ont entraîné une faible qualité des actifs et une faible capitalisation des banques selon les normes régionales et internationales. Les normes peu strictes sur les ratios de fonds propres rendent les banques tunisiennes vulnérables avec une capacité limitée à absorber les chocs dans un environnement économique instable.
S&P estime qu’à son avis, les principales missions du gouvernement doivent porter sur la mise en œuvre de mesures visant à restructurer les banques à risque et à faire face à leurs prêts improductifs élevés, afin que le secteur bancaire puisse stimuler le développement économique du pays.
En outre, la fragmentation du secteur bancaire pèse sur la rentabilité des banques car la concurrence est féroce et les économies d’échelle sont peu nombreuses. « Nous pensons que des réformes ambitieuses pourraient stimuler la croissance du secteur bancaire et lui permettre de contribuer davantage au développement économique du pays », a déclaré Hollegien.
Bien qu’il s’agisse d’une tâche difficile, nous croyons qu’elle est réalisable. Le Maroc et l’Égypte, confrontés à des problèmes structurels et de qualité des actifs bancaires de longue date, ont rapproché la supervision bancaire et la réglementation des normes internationales et amélioré le profil de risque financier de leurs banques grâce à des réformes bancaires bien menées, rappelle S&P.
