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Tunisie : Chahed entre les félonies des siens et le soutien « tactique » d’Ennahdha

L’économie tunisienne a affiché une forte croissance au premier trimestre 2018, mais les querelles conflits au sein de la coalition gouvernementale et les arrêts entachant la production de phosphate ont suscité des inquiétudes quant à la poursuite de la dynamique, constate le Middle East Online. Le PIB a progressé de 2,5% d’une année sur l’autre au premier trimestre de 2018, contre 2% au cours de la même période l’année dernière. Bien que marginale, cette croissance indique que le gouvernement dirigé par Youssef Chahed a au moins réussi à améliorer une économie instable depuis la révolution de 2011.

Le rythme de la croissance économique ne suffit toutefois pas à inverser le taux de chômage de plus de 15%, qui touche particulièrement les diplômés de l’enseignement supérieur et les habitants de l’arrière-pays. Les Tunisiens sont désenchantés par des années de forte inflation, une monnaie qui s’est effondrée et une croissance atone. Les querelles ont encore discrédité la classe politique.

La communauté des analystes économiques affirme que la croissance économique aurait été plus forte n’eussent-été les mouvements de protestation dans le bassin minier de Gafsa, qui ont eu ceci de néfaste qu’ils ont diminué la production de phosphate et affecté les industries connectées. L’Institut national de la statistique tunisien a déclaré que les industries chimiques qui dépendent de la production de phosphate ont baissé de 23,9% au premier trimestre. Avec jusqu’à 8 millions de tonnes de production par an, la Tunisie était autrefois l’un des plus grands producteurs mondiaux de minerais phosphatés, qui sont utilisés pour fabriquer des engrais, mais sa part de marché a chuté de façon spectaculaire après 2011.

Conjonction de troubles

Outre les troubles du bassin minier, la Tunisie a été le théâtre de manifestations de masse en janvier en réponse à la série de mesures, notamment des hausses d’impôts sur certains produits de base, attisant l’inflation. Le chef du gouvernement a fait la promesse que «2018 sera la dernière année douloureuse» et a déclaré que la Tunisie reviendrait aux niveaux de croissance d’avant 2020 d’ici 2020. Soutenue par un prêt du FMI de 2,9 milliards de dollars, la Tunisie cherche à réduire les subventions, à réformer son système de retraite et à réduire son secteur public boursouflé, mais l’agitation sociale ralentit le rythme des réformes.

Le FMI a été critiqué par le puissant syndicat général tunisien et d’autres groupes de gauche. Cependant, des économistes indépendants ont déclaré que le FMI et d’autres prêteurs internationaux soutenaient la Tunisie. La Tunisie a manqué certaines cibles fixées avec le FMI en 2016, mais la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s’est engagée à aider les réformes tunisiennes à être plus socialement équilibrées dans la colère du public.

Les critiques accablant Chahed, cependant, n’émanaient pas seulement de la gauche mais aussi des membres de son propre parti et certains voient sa survie en tant que Premier ministre comme de plus en plus incertaine avant les élections présidentielles et parlementaires l’année prochaine. Hafedh Caïd Essebsi, le fils influent du président tunisien Beji Caïd Essebsi et leader du parti Nidaa Tounes, a récemment fustigé Chahed pour ses «échecs multiples» dans le redressement de l’économie, souligne le Middle East Online dans cet article publié initialement dans l’Arab Weekly.

Le « soutien tactique »  d’Ennahdha

Il est intéressant de noter que le mouvement Ennahdha, qui est un partenaire du gouvernement d’union nationale, a exprimé son soutien à Chahed, bien que beaucoup y voient une « tactique politique ». Le mouvement Ennahdha a en avait fait autant par le passé avec les prédécesseurs de Chahed pour accroître son influence dans la coalition gouvernementale. Il a insisté sur le fait qu’il soutenait Chahed par souci de «stabilité du gouvernement».

Plus tôt cette année, Chahed énonçait ce qui semble maintenant un présage inquiétant pour lui-même. «La Tunisie avait tout pour réussir. Un élément manque pour que ce succès soit soutenu : la stabilité du gouvernement », disait-il.

« La Tunisie est le pays du temps perdu », a déclaré en manchette le quotidien Al Chourouk sur l’avenir du gouvernement. « Sept gouvernements en sept ans et chaque gouvernement met plusieurs mois à compléter sa gamme », ajoute-t-il.

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