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Tunisie : Echec et mat pour les terroristes. Leur fin est-elle pour autant consommée ?

Que la Tunisie soit en train de réussir sa guerre contre le terrorisme, c’est l’évidence même. Et elle est étayée au fil des jours et spectaculairement au fil des semestres avec des opérations si rondement menées qu’elles soulignent une grande maîtrise que les forces de sécurité se sont évertuées à acquérir après les premiers errements d’un noviciat qui leur a coûté cher ainsi qu’au pays en son entier.

Celle de Sammama, samedi soir, qui s’est soldée par la mort de l’Algérien Bilel Kobi, un proche conseiller du chef d’Aqmi Abou Moussab Abdoul Wadoud, connu également sous le nom d’Abdelmalek Droukdel, a tout pour être un graal qui s’ajoute à bien d’autres à mettre à l’actif des forces de sécurité tunisiennes que ce soit à Ben Guerdane, à Sidi Aïch, notamment. Des exploits qui s’alignent pour donner corps à un revirement copernicien dans la stratégie de lutte contre le terrorisme qui passe ainsi de la riposte pure et simple à un travail en profondeur de maillage du territoire, de renseignement, et surtout d’anticipation. Au point qu’il ne passe pas un jour sans que le ministère de l’Intérieur n’annonce des coups de filet à la faveur desquels des cellules terroristes dormantes sont démantelées, leurs membres mis hors d’état de nuire ou jetés en prison.

Refonte du l’appareil sécuritaire

Il va sans dire que cette reprise en main de la chose terroriste prend racine dans la reconversion de l’appareil sécuritaire en une architecture, d’abord assainie, puis aguerrie, pour s’imprégner d’un nouveau dogme et disposer de nouveaux moyens qui répondent à la sophistication de l’acte terroriste, autrement pensé et plus gravement menaçant.

Le plus important dans cette approche, c’est qu’elle est indemne de velléités politiques, pour être l’apanage des compartiments concernés, et d’eux seuls. Un travail accompli à l’enseigne d’un professionnalisme avéré et de techniques qui le sont tout autant, le tout soutenu par une coopération tous azimuts avec des pays voisins, notamment l’Algérie, ceux d’Europe et des Etats-Unis. Car enfin, face à un terrorisme globalisé, il serait totalement vain de s’y mettre en vase clos et y faire cavalier seul, sachant les ramifications que tissent et dictent les « donneurs d’ordre » et l’office que remplissent leurs relais, non seulement en Tunisie, mais partout dans la région et ailleurs.

Convenons aussi que malgré leurs débâcles dans les pays du Levant, en Syrie et en Irak, les groupes terroristes n’ont pas été en mesure de délocaliser en Tunisie leurs sinistres menées, en dépit des vives craintes que cet exode puisse être suivi d’opérations, non seulement commises par des groupes mais par des « loups solitaires », comme ce fut le cas au Bardo et à Sousse ou encore à l’avenue Mohamed V à Tunis. D’ailleurs, les services de sécurité tunisiens s’y sont préparés du mieux qu’ils pouvaient, et mis en place des approches multidisciplinaires dont le résultat est perceptible à travers l’absence totale d’actes terroristes sur le sol tunisien, imputés aux jihadistes de retour.

Une vigilance de tous les instants

Il a été tout aussi essentiel que l’appareil de sécurité tunisien n’ait nullement baissé la garde. Au contraire, il a mis les bouchées doubles, anticipant avec la dextérité qui est la sienne toutes les éventualités, celle-là mêmes qui n’ont pas eu l’heur d’être envisagées sous d’autres latitudes comme en France et en Allemagne, pour ne citer que ces deux pays où des Tunisiens se sont signalés par des actes terroristes utilisant des techniques inédites.

Pour autant, doit-on conclure que l’hydre du terroriste est définitivement décapitée en Tunisie ? Les faits et l’expérience enseignent que tel ne peut être le cas et que la vigilance doit être le maître-mot de l’ensemble des effectifs sécuritaires et militaires. Et ceci dicte toujours, comme le préconisent les experts de l’antiterrorisme, une analyse rigoureuse et objective des facteurs alimentant le terrorisme et de la nature des acteurs afin d’élaborer les contre-stratégies ou ripostes à court terme en mesure de les contenir. A moyen terme, il sera capital que l’architecture sécuritaire tunisienne poursuive sa refonte visant une rationalisation du fonctionnement des institutions impliquées dans la lutte contre les menaces terroristes d’où qu’elles puissent venir.

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