AccueilLa UNETunisie-Flambée des prix : Chahed monte au créneau. Aura-t-il la patate ?

Tunisie-Flambée des prix : Chahed monte au créneau. Aura-t-il la patate ?

Généralement erratique, la hausse des prix est en train de prendre une tournure brutale et massive, n’épargnant personne, surtout les couches vulnérables de la population. Et ce sont les produits et denrées alimentaires de première nécessite qui en pâtissent, singulièrement les légumes les fruits qui composent l’essentiel du panier de la ménagère et dont la mercuriale bat des records inouïs et absolument inaccessibles pour les petites et moyennes bourses. Et parce qu’ils relèvent du régime de la liberté des prix, ils offrent l’opportunité toute désignée pour la spéculation et autres pratiques de la même eau.

Jusqu’à plus ample informé, cette flambée des prix ne date pas d’aujourd’hui, et cela fait déjà des semaines que l’on en parle dans les médias et même dans l’hémicycle de l’Assemblée des représentants du peuple. Le gouvernement qui pensait sans doute qu’il n’y avait pas encore le feu au lac, s’est placé visiblement dans l’expectative d’un retour du balancier, même si un léger répit, de courte durée, du reste, a pu être observé. Mais au bout, du compte, en procrastinant de la sorte, les autorités ont laissé les compteurs s’affoler, pour se saisir enfin, ce mercredi, à bras-le-corps du problème. Le chef du gouvernement est monté au créneau en convoquant pour une réunion qui a tout pour apparaître comme urgente, les responsables des grandes surfaces, invités à s’associer à la lutte contre la vie chère par une réduction de leur marge bénéficiaire concernant les fruits et légumes tout autant qu’une gamme d’une vingtaine de denrées et de produits de consommation courante. Le gouvernement n’entend pas en rester là, puisqu’il a annoncé que des mesures visant à maîtriser le renchérissement des prix de certains produits de consommation, seront bientôt mises en application afin de préserver le pouvoir d’achat des catégories vulnérables et du consommateur tunisien en général.

Ajuster les curseurs

On ignore pour l’instant de quoi il devrait s’agir précisément, mais il est logique de penser que les curseurs vont être ajustés pour se fixer sur le contrôle économique et des prix sans qu’il soit très probablement question d’exclure les fruits et légumes et autres produits de consommation courante du régime de la liberté des prix. Dans semblable configuration, il pourrait être dans l’ordre des choses qu’une surveillance accrue des circuits de distribution et de transport de ces victuailles soit sévèrement appliquée, même si, en fait, les effectifs mobilisables ne suffisent pas à la tâche.

Il n’en demeure pas moins discutable que les mesures convenues avec les grandes surfaces puissent générer des effets qui déteignent sur tout le territoire du pays, ces dernières n’étant implantées que dans les grandes agglomérations urbaines à l’exclusion des délégations, des localités et des régions de l’intérieur. Surtout, elles ne s’adressent pas au consommateur lambda dont la bourse ne lui permet en aucun cas d’y faire ses emplettes. Sous cet angle, il est difficile de comprendre que la réduction de la marge bénéficiaire de ces espaces commerciaux apporte une contribution significative à la bataille contre la cherté de la vie. D’autant moins que, comme le note l’Organisation de défense du consommateur, 80% des produits destinés aux ménages sont vendus à des prix libres et non homologués, ce qui serait d’un effet dérisoire en l’absence d’une liste des produits et des prix dûment dressée par le ministère du Commerce.

La chasse aux spéculateurs !

C’est donc plutôt vers les circuits de distribution que les efforts à déployer devront être dirigés, c’est-à-dire là où se cuisine la spéculation et où se dérègle le plus le marché. Les autorités s’y sont essayées par le passé, plusieurs fois plutôt qu’une, sans totalement arriver à des résultats à tous points probants. On peut espérer que le gouvernement, en lançant cette bataille contre la flambée des prix, aura, cette fois, les moyens de son ambition, en réprimant de la façon la plus exemplaire et la plus draconienne qui soit les pratiques dont les commerçants, grands et petits, réguliers ou informels, ont le secret et en même temps la maîtrise.

Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a annoncé mercredi, que des campagnes exceptionnelles et intensifiées de contrôle sont envisagées à partir du 9 novembre 2017, dans toutes les régions de la République pour contrôler les circuits de distribution, dans un objectif de maîtrise de prix et de lutte contre le monopole. L’annonce semble revêtue du sceau d’une grande détermination. Le reste suivra-t-il ?

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