AccueilLa UNETunisie : La longue « liste des détestations » des PME

Tunisie : La longue « liste des détestations » des PME

Une écrasante majorité PME tunisiennes-88% actives dans le secteur de l’industrie parmi un échantillon de 365 entreprises enquêtées- estime que la nouvelle loi sur l’investissement n’a pas changé grand-chose pour l’écosystème entrepreneurial ni amélioré le climat des affaires en Tunisie.

54% d’entre elles pointent du doigt la fiscalité et jugent qu’elle freine le développement des PME en Tunisie (plus de 700 nouvelles dispositions fiscales après la révolution) alors que la moitié (50 %) des entreprises sondées sont gênées et peu satisfaites des services rendus par les structures d’appui, révèle le premier baromètre climat des affaires, élaboré conjointement par le Centre des Jeunes dirigeants (CJD-UTICA) et l’Agence de promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) et dont les résultats ont été présentés, mercredi, à l’UTICA.

Une totale ignorance de la loi sur l’investissement

Selon cette enquête, fruit d’un partenariat public privé (CJD-APII), 57% des PME (de 10 employés ou plus) ont indiqué qu’elles ignorent tout des détails de la nouvelle loi sur l’investissement. La plupart des entreprises considèrent que le climat des affaires est toujours peu favorable à l’entreprenariat et qu’il faut améliorer l’infrastructure ainsi que les services d’appui et aller vers le digital pour éviter les lourdeurs administratives, perçues comme l’un des plus grands handicaps pour le développement des affaires et le lancement rapide des projets d’investissement, en plus du problème de financement du fonds de roulement pour les nouveaux promoteurs.

Le directeur général de l’APII, Samir Bachouel, a précisé que l’enquête a été élaborée sur la base de 4 axes de l’écosystème entrepreneurial, à savoir le volet foncier, le financement, l’accompagnement post-création et l’évaluation du rôle de l’Etat, des structures d’appui et des avantages fiscaux. « Nous sommes fiers de cette première expérience et nous voulons qu’elle soit annuelle pour évaluer le climat des affaires et aussi un instrument d’aide à la décision », a-t-il dit.

De son côté, le président national du CJD, Moez El Ghali a affirmé qu’il est temps de changer les méthodes de travail de l’administration pour inciter à l’investissement et l’entreprenariat, rappelant que la Tunisie a perdu 46 places dans le classement international « Doing Business », à cause entre autres de la lourdeur des procédures administratives et des handicaps à l’investissement.

Le primat de la pérennité

Le baromètre a permis de cerner d’autres problèmes auxquels font face les jeunes entrepreneurs, dont les services peu satisfaisants des structures d’appui, l’inefficacité des avantages financiers et fiscaux et aussi la hausse des prix et les problèmes règlementaires et l’indisponibilité des terrains.

Le CJD a mentionné dans ses commentaires sur les résultats du baromètre, la nécessité de revoir tout le système d’encouragement et d’incitation à l’entreprenariat et à prévoir une cellule d’assistance qui se chargera de « l’accompagnement post-création » des entreprises. Car, « il ne suffit pas de créer des entreprises mais aussi assurer leur pérennité et les aider à se développer », a commenté, le président de l’UTICA, Samir Majoul.

« Les véritables créateurs de richesses sont les entreprises. Il faut les soutenir pour consolider les emplois existants et lutter contre l’informel », a ajouté Majoul, relevant que les PME en Tunisie « aspirent à une politique claire et à un traitement convenable de la part de l’administration ».

D’après lui, il faut aussi une visibilité et une stratégie pour la postproduction, une fiscalité de croissance et une infrastructure portuaire compétitive et surtout une lutte sans faille contre l’informel et une remise au travail des institutions d’appui.

Un accord de partenariat a été signé au terme des travaux de la rencontre de l’UTICA, entre le Centre des Jeunes dirigeants (CJD) et l’Agence de promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII).

L’accord permettra une synergie et une coopération plus étroite entre les deux parties au service des PME tunisiennes et aidera à l’élaboration de la deuxième édition « améliorée » du baromètre climat des affaires.

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