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Tunisie : Le Chahed nouveau est arrivé !

On a rarement vu Youssef Chahed si pétri de fermeté et droit dans ses bottes comme il l’a été ce vendredi sous la coupole de l’Assemblée des représentants du peuple où il est venu plaider sa cause et celle de son gouvernement alors qu’il savait que nombre de députés l’attendaient de pied ferme pour lui dire tout le mal qu’ils pensaient de sa politique voire lui demander de partir. C’est comme s’il a pris le parti de ranger au magasin des vielles lunes les aménités dont il était coutumier chaque fois qu’il lui était loisible de s’expliquer devant la Représentation nationale. L’air plutôt martial, perçu comme menaçant par l’opposition, presque seul à la manœuvre, il a mis sur la table les sujets clivants, au besoin, polémiques, marquant sa détermination à aller de l’avant dans les réformes quitte à en payer le prix politique.

Visiblement, le chef du gouvernement veut cesser d’être dans le constat, pour passer à l’action. Un enjeu péremptoire qui ne souffre plus de délai, comme ceux des élections municipales, des entreprises publiques et des caisses sociales. Des dossiers frappés du sceau de l’extrême urgence, tel que celui du scrutin du 6 mai auquel Youssef Chahed a donné la primeur dans son allocution et que « certaines parties » s’emploient à torpiller de peur que son issue « porte un coup dur à leurs ambitions politiques », alors que d’autres qu’il n’a pas nommées non plus sont habitées par « la nostalgie pour la dictature et l’exclusion  et veulent faire échouer le processus démocratique ».

Dans le catalogue des tourments qui agitent le gouvernement figurent aussi en bonne place les entreprises publiques dont le déficit coûte à l’Etat des ponctions colossales, à peu près 6500 millions de dinars, rien qu’en 2016. Et le gouvernement n’est plus dans la posture qui lui permet d’éponger ces pertes s’agissant surtout des entreprises opérant dans les secteurs concurrentiels ni de leur apporter son soutien et leur offrir des garanties pour l’emprunt. En lieu et place, ces fonds feraient beaucoup mieux d’aller au développement à travers la construction de logements sociaux ou le développement du système de la santé, de l’éducation, et de la formation professionnelle, outre le développement des régions intérieures du pays.

Plus lancinante encore est la situation des caisses sociales dont les énormes difficultés et le déficit nécessitent près de 100 millions dinars par mois pour couvrir son déficit, « chose absolument impossible », a affirmé le chef du gouvernement. Au demeurant, le gouvernement est décidé à aller vite en besogne en sommant, dès la semaine prochaine, les partenaires sociaux à arrêter une position finale sur le projet de décret relatif à la réforme de la CNSS et le projet de loi relatif ayant trait à la CNRPS.

Une détermination inédite

En posant si crûment ces trois dossiers, Youssef chahed a tout fait sauf y aller du dos de la cuiller. Il est vrai qu’il s’agit de questions qui revêtent une extrême gravité et une urgence qui ne l’est pas moins, même s’il risque de s’attirer les foudres de la puissante centrale syndicale, l’UGTT, intraitable sur les « lignes rouges » auxquelles elle est si viscéralement attachée et sur lesquelles elle est moins que jamais disposée à transiger. Le fait est que le chef du gouvernement donne la plus nette impression qu’il est résolu à aller au bout de sa logique sans se soucier ou si peu des écueils et les hostilités auxquels son gouvernement aura fatalement à se heurter.

L’opposition, déchaînée

Il en a eu d’ailleurs un avant-goût au travers de la féroce résistance dont l’opposition a fait ce vendredi étalage en s’en prenant aux « mauvaises » politiques de Youssef Chahed et son bilan           qu’elle juge exécrable.

Par delà les saillies dont se sont fendus ses ténors en se laissant aller à des outrances, voire à des accès plus proches des gamineries et des facéties, tel que l’épisode des sucettes, qu’à de la critique, si virulente soit-elle, l’appel a été lancé à la coalition au pouvoir à assumer la responsabilité de son échec, l’invitant à « ne pas chercher un bouc émissaire pour lui faire endosser cet échec ». L’un d’eux y a vu une tentative délibérée d’induire l’opinion publique en erreur. Un autre a asséné que « la classe politique à laquelle on a confié le pouvoir n’a pas été à la hauteur de cette mission et il est nécessaire d’éviter de trouver à tout prix un bouc émissaire ».

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