Alors que la saison estivale va son petit bonhomme de chemin, le constat se fait patent que le tourisme tunisien n’a rien perdu de sa superbe. Après un double annus horribilis, le voilà en net redressement avec même des myriades d’hôtels qui affichent complet et une fréquentation qui, sans renouer avec les chiffres d’avant 2011, n’en serait pas loin. Les prévisions tablent sur 6,5 millions de visiteurs en 2017, une barre aisément à la portée au regard du bilan livré par le ministère du Tourisme pour les 8 premiers mois de l’année en cours : 4,58 millions de touristes étrangers sont venus en Tunisie de janvier au 10 août, soit une augmentation de 16% pour les Européens et de plus de 60% pour les Algériens. Les recettes, elles, ont bondi de 19% à 1,5 milliard de dinars tunisiens, soit l’équivalent de 613 millions de dollars US.
C’est sous doute la première fois depuis 2011 que le tourisme en Tunisie se donne si bonne prestance, évacuant progressivement les effets des troubles nés de la révolution puis les dommages foncièrement nocifs des deux attentats meurtriers du Bardo et de Sousse en 2015, le tout conjugué avec des pressions internationales sous la forme d’interdictions de voyage décrétées par nombre pays européens émetteurs, notamment la Grande-Bretagne qui a payé le lourd tribut de ces attaques terroristes.
De toute évidence, ce sont les batteries de mesures de sécurité qui ont été prises et surtout diligemment appliquées qui ont permis à l’activité touristique de renaître de ses cendres, et ensuite de négocier le redécollage qui est actuellement le sien, donnant lieu à un sentiment de sécurité d’autant plus fort et étendu qu’il fonde tout choix porté sur la moindre destination. Les autorités s’y sont efficacement investies, en amont et en aval, et les hôteliers ont cassé la tirelire. Et comme l’a assuré la directrice des relations publiques et de la communication de l’Office national du tourisme tunisien à l’agence de presse chinoise Xinhua, « tout est désormais parfaitement sous contrôle. Des efforts ont été consentis pour recruter des personnels de sécurité, leur dispenser une formation adéquate et les superviser. Des caméras de surveillance fonctionnant 24 heures sur 24 ont été installées dans les zones touristiques et même dans les sites archéologiques ». L’environnement est maintenant tellement sécurisé que les Tunisiens y mettent la main à la pâte, étant en fin de compte, le meilleur moyen de sécuriser le séjour des touristes et leur faire sentir qu’ils sont en sécurité dans le pays.
Un nouveau dogme sécuritaire
Tout aussi déterminant voire davantage est le nouveau dogme qui s’est ancré chez les forces de sécurité, décriées notamment par les enquêteurs britanniques pour leur « indolence, lenteur et incurie ». En prenant sur elles d’assumer leurs obligations telles que prescrites par les normes internationales, elles ont réussi à créer un sentiment de sécurité sans faille qui a pesé de tout son poids dans la levée des avis déconseillant les voyages en Tunisie. Mieux, elles ont déployé des efforts inédits et hautement efficaces dans la lutte contre le terrorisme, et si bien qu’aucune attaque terroriste n’a pu être perpétrée sur le sol tunisien depuis bientôt deux ans, alors que de sérieuses tentatives ont été déjouées, administrant la preuve que les forces de sécurité tunisiennes sont bien outillées pour parer à toute opération terroriste dans les sites touristiques et ailleurs.
Carol MacKenzie, la directrice du bien-être des clients chez le tour-opérateur Thomas Cook , a apporté à ce propos un témoignage à tout le moins déterminant en affirmant qu’ « elle s’est rendue en Tunisie où elle a observé une présence sécuritaire renforcée sur les plages destinées aux touristes et une amélioration des relations entre la police et les hôtels locaux ». « Nous avons toujours suivi les conseils du gouvernement du Royaume-Uni là où nous pouvons offrir des vols et des vacances, car ils sont des experts en sécurité », a-t-elle dit au demeurant.
Thomas Cook de retour dès février
Il n’en fallait pas davantage pour que Thomas Cook, un TO majeur en Grande-Bretagne et en Europe, décide de reprendre la vente de ses forfaits voyage en Tunisie en février prochain, pour la première fois depuis l’attaque terroriste contre la trop courue station balnéaire de Sousse, voici plus de deux ans. Déjà et sitôt annoncée la décision du Foreign Office d’assouplir son conseil voyage relatif à la Tunisie, Thomas Cook avait fait état de son intention de « revenir » dès le printemps prochain, tout en précisant que les vols et les vacances à partir du 13 février 2018 sont d’ores et déjà en vente. Le tour-opérateur, a indiqué qu’il a commencé à le faire pour quelques zones, principalement celles situées près de Hammamet, soulignant que l’offre est valable aussi pour ses clients allemands, belges et français dont les gouvernements ne déconseillent pas les voyages en Tunisie.
D’ailleurs, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique Didier Reynders s’est félicité de l’amélioration de la sécuritaire en Tunisie, tout en appelant les voyageurs belges à être prudents et vigilant compte tenu de la menace terroriste. L’avis de Voyage sur la Tunisie a été donc été modifié. La zone où les déplacements des ressortissants belges ne sont plus déconseillés a été étendue à l’île de Djerba. Cependant, le ministre belge des AE rappelle aux voyageurs que la prudence est essentielle comme recommandé.
Il a souligné, d’autre part, que la Belgique et la Tunisie sont unies dans la lutte contre le terrorisme. « Notre pays poursuivra son engagement international à cette lutte commune, a-t-il affirmé.
