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Tunisie : L’étrange équipée du navire panaméen retenu au port de Sfax. Des soupçons de terrorisme !

Le mystère s’épaissit autour du navire battant pavillon panaméen retenu au port de Sfax. Le bâtiment qui répond au nom « Ural » venait du port russe de Novorossiysk avec le Cameroun comme port de destination. Un trajet qui s’est avéré émaillé d’étranges péripéties que le journal italien Agenzia Nova s’est évertué à décrypter, de même que le navigateur de la marine marchande russe et directeur du site « Bulletin Maritime », Mikhail Voitenko. Celui-ci a évoqué certains problèmes qui ont surgi le 9 février lors de la brève traversée de la mer ionienne entre la Grèce et l’Italie, trouvant atypique et étrange que le navire s’y trouve alors que le port de destination est situé au Cameroun. D’autant, ajoute-t-il, que l’Ural n’y avait rien à faire.

Le fait est que le navire a obliqué brusquement vers le Sud et s’approcha de la côte libyenne, où le capitaine réfléchit encore quelque temps en croisant à basse vitesse. Il a ensuite mis le cap sur Tripoli, puis encore une fois il a pris le temps de réfléchir, jusqu’à ce que finalement, le 13 février, il se décide à prendre le large pour manœuvrer près des côtes libyennes avant de se diriger précipitamment vers la Tunisie, plus précisément le port de Sfax.

Des présomptions de terrorisme !

Les douaniers tunisiens étaient abasourdis par ce qu’ils ont découvert à bord du bâtiment : 24 conteneurs chargés de véhicules de combat d’infanterie, de bulldozers, d’uniformes militaires, de radios, de matériel de communication par satellite. L’équipage a expliqué cette escale forcée par de sérieuses avaries, selon Agenzia Nova qui ajoute que les autorités tunisiennes soupçonnent l’équipage d’implication dans le terrorisme. Le journal fait remarquer que la Tunisie tire un motif de grande fierté que son territoire n’abrite pas de bases militaires étrangères, de soldats, d’armes et où ce genre d’incidents sont traités avec la plus grande prudence.

Les autorités tunisiennes ont décidé de garder le navire en rétention au motif que les documents de fret sont entachés de forts soupçons et ne répondant à aucune des exigences en vigueur. Elles ont déféré l’affaire au parquet antiterroriste. Le 20 février, l’équipage du navire a tenté de prendre contact avec des représentants de l’ambassade de Russie en Tunisie, mais il a essuyé un refus. Le navire appartenant à la compagnie turque, battant pavillon panaméen avec un nom qui n’a rien de turc, même si jusqu’en 2013, il naviguait sous des appellations turques. Son équipage retenu, sa nationalité inconnue, les Russes, gouvernement et médias confondus, murés dans le           silence, bref, tout ce qu’il faut pour que la presse internationale s’en saisisse et en fasse ses choux gras.

Il y aurait des connections libyennes

Mais les médias du Moyen-Orient n’excluent pas la possibilité que les armes soient destinées à la Libye. Et il est clair que Moscou n’en parlera ouvertement qu’à partir du 16 février. Le blogueur et analyste politique influent russe Anatoly Nesmeyan, grand pourfendeur de l’ingérence militaire de Moscou en Syrie, assène que « les manœuvres près des côtes libyennes sont évidemment suspectes ». Il ajoute que « dans la guerre civile en Libye, le Kremlin s’est clairement rangé du côté de Khalifa Haftar ». En outre, souligne-t-il, « il circule des informations qui sont certainement très difficiles à vérifier faisant état de la présence en Libye de forces mercenaires privées russes ». Il est possible que le trajet emprunté par le navire donne à penser que le destinataire est soit Hafter , soit des mercenaires en attente de matériel militaire, d’équipements ou d’autres outils de guerre utiles, a-t-il estimé . « Étant donné que la fourniture d’armes à la Libye est illégale, le secret d’une telle mission de contrebande est compréhensible », explique-t-il encore.

Officiellement, la Russie a observé un long mutisme sur l’affaire de l’Ural dont elle n’est sortie que le 24 février par un communiqué de son ambassade en Tunisie, affirmant que le navire appartient à une compagnie turque, du nom de Akdeniz Roro. Dans la version qu’elle a livrée de cet épisode, elle indique que le bâtiment a été pris dans une tempête et a demandé à mouiller au port tunisien de Sfax pour des réparations, affirmant qu’il n’y avait pas à bord de ressortissants russes parmi les membres d’équipage.

Pour l’heure, les regards sont tournés vers l’enquête diligentée par la Douane et la justice tunisiennes, seules habilitées à concourir à la manifestation de la vérité, dès lors qu’elles disposent, l’une et l’autre, des éléments de première main et puisés à la source de nature à constituer des preuves incontestables.

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