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Tunisie-Municipales : La fièvre électorale s’empare des partis, et d’abord les seconds couteaux !

Un sujet en chasse l’autre. Ce sont les élections municipales prévus pour se tenir le 6 mai qui occupent présentement les Tunisiens, la classe politique infiniment beaucoup plus que les électeurs qui semblent, dans leur écrasante majorité, s’en désintéresser comme de l’an 2019. Et alors que la date du 6 mai ne fait plus de doute, les partis politiques rivalisent de zèle, de programmes et bien davantage de coalitions pour s’assurer du vote de ce qui resterait alors du collège électoral.

Renvoyé autant de fois que le dictaient les humeurs politiques des uns, les intérêts des autres, et l’impréparation du reste, le scrutin, amputé pourtant de son volet régional, a fini par s’imposer à tout le monde comme une échéance irrémissible. Mais, il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas parce que les municipales vont changer le vécu du citoyen qui a maille à partir avec tout ce que charrie l’action communale dans son exercice actuel : une gabegie sans bornes, une saleté ambiante, une infrastructure délabrée et des prestations à la limite du pathétique, mais surtout parce que cette consultation électorale est une répétition générale grandeur nature de ce que seront les élections présidentielles et législatives de 2019. Un réservoir de voix qui déteindra immanquablement sur le capital politique ce faisant accumulé pour s’assurer un meilleur positionnement lorsqu’il s’agira de choisir, l’année d’après, un président de la République, et les députés de la prochaine législature.

Ce ne sera pas une promenade de santé

Tous les partis politiques sont logés à cette enseigne, mais visiblement à des degrés divers, jusques et y compris les deux majeurs d’entre eux, Ennahdha et Nidaâ Tounès pour lesquels il ne devrait pas s’agir d’une promenade de santé comme vient de le démontrer l’élection législative partielle d’Allemagne. Mais l’enjeu est plus crucial parce qu’aléatoire pour tous les autres. Et pour s’offrir les moyens de « faire bonne figure », ces derniers n’ont d’autre choix que de se coaliser dans des listes, à première vue, hétéroclites, mais dont ils espèrent qu’elles dameront le pion à celles que présenteront leurs deux grands concurrents.

C’est particulièrement le cas de ce qui a été convenu d’appeler la « Coalition civile » regroupant onze partis, organisations, et composants de la société civile ainsi que des personnalités indépendantes , visant à « créer un vecteur d’unité pour les villes, les régions et les communes, et éviter la dispersion des votes ». Ce conglomérat défendra ses chances dans 45 circonscriptions électorales, peut-être plus, 60 ou 70, principalement dans les cités. Le mouvement « Al-Irada » de Moncef Marzouki n’est pas en reste. Lui aussi envisage de se présenter aux prochaines municipales avec des listes partisanes et de coalition. Et il se dit fin prêt à se lancer dans la bataille et « y travaillant dur », affirme son président.

En fait, et c’est de bonne guerre, ces coalitions, pour ne citer que celles-ci, ont l’ambition de « battre », à tout le moins de ravir le plus grand nombre de votes à Ennahdha et à Nidaâ qui ont dans leur besace une majorité consensuelle acquise à la faveur des scrutins de 2014. Pourront-elles réussir à le faire ? L’urne le dira même si le binôme au pouvoir n’affiche plus la position confortable qui était la sienne lors des derniers rendez-vous électoraux qui leur ont permis de s’emparer des leviers du pouvoir dan le pays sans délivrer le minimum des résultats que les Tunisiens appelaient de leurs vœux, ingénument d’ailleurs, comme en témoigne le bilan à la fois de l’Exécutif et de la Représentation nationale.

Plus rien comme avant !

S’y ajoute le fait que les deux partis dominants ne semblent guère disposés à se liguer en vue des Municipales comme ils avaient l’habitude de le faire jusqu’ici. Pour s’en convaincre encore plus il n’y a qu’à se référer à ce qu’assénait il y a quelques jours le président de la Choura d’Ennahdha affirmant que son parti « s’apprête à affronter son principal rival, le parti Nidaâ Tounes, dans les élections municipales », en expliquant que le consensus actuel entre les deux partis partenaires dans le gouvernement de coalition au pouvoir est “seulement temporaire”. « Nous n’avons pas d’alliance permanente avec Nidaa Tounes; nous sommes deux partis totalement différents “, a-t-il encore souligné, rappelant que « lors des dernières élections de 2014, les électeurs tunisiens ont refusé de donner le pouvoir à un seul parti ». Il n’en demeure pas moins que le parti de Ghannouchi ne fait pas mystère de la recherche d’un ersatz en offrant de « coopérer avec tous les partis politiques en vue de renforcer les fondements démocratiques du pays. “Nous sommes prêts à coopérer avec toutes les orientations politiques, qu’elles soient de gauche, libérales, islamistes ou nationalistes”, a-t-il dit.

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