AccueilLa UNETunisie-pannes de courant-été : La piste maghrébine !

Tunisie-pannes de courant-été : La piste maghrébine !

Pour exceptionnelles qu’elles soient, les coupures de courant électrique en été n’en agacent pas moins les Tunisiens. Le phénomène, tantôt dû au délestage, tantôt à un black-out consécutif à une surconsommation dont il faut chercher la cause dans la « surchauffe » des appareils de climatisation, n’est plus assez rare qu’il l’avait été voici quelques années. C’est que l’entreprise nationale d’électricité, la STEG se trouve bien en peine de gérer comme il se doit aux pics de consommation, le parc disponible ne le lui permettant pas, ce qui dicte d’en chercher ailleurs, fatalement chez les pays voisins.

C’est pourquoi la STEG s’emploie à explorer des pistes de partenariat avec ses homologues d’Algérie (SONELGAZ) et du Maroc (ONE), pour faire face à l’accroissement de la demande en électricité pendant le pic de la consommation, cet été 2018. D’ailleurs, les trois premiers responsables des sociétés maghrébines d’électricité seront en conclave, vendredi, à Tunis, pour discuter des alternatives de développement de cet échange d’électricité, dans le cadre d’une conférence qui sera organisée par la STEG.

L’interconnexion électrique entre les pays du Maghreb devrait constituer le premier pas vers une intégration énergétique de la région que justifient les défis auxquels elle va devoir faire face, selon une étude intitulée « Maghreb : de l’interconnexion des réseaux électriques à l’intégration énergétique ».

Le potentiel d’économie d’énergie et de carbone de cette interconnexion est considérable. Plusieurs estimations fiables montrent que, sur les vingt prochaines années, un potentiel de l’ordre de 20 % de la consommation est réalisable, probablement plus si les prix de l’énergie continuent d’augmenter. La Tunisie a montré la voie au cours des vingt dernières années, d’après cette étude.

Une croissance annuelle de 5%

Néanmoins, avec une population fortement croissante, une urbanisation constante et de forts besoins en développement, la demande en énergie va croître à un taux annuel moyen compris entre 3 % (si on tient compte de gains importants en efficacité énergétique) et 4% (moyenne enregistrée sur la période 2000-2011). Par conséquent, elle se situera entre 120 et 145 Mtep/an pour l’ensemble du Maghreb à l’horizon 2030.

D’après la même source, en tenant compte des tendances passées et des stratégies arrêtées par les différents pays, on peut tabler sur un taux de croissance annuel de la consommation électrique d’au moins 5% avec l’utilisation du cycle combiné gaz pour la production électrique et le développement de la part des énergies renouvelables, entre 30% et 42% de la production d’électricité à l’horizon 2030.

A cette date, le mix énergétique pourrait alors être le suivant : 52% en gaz naturel, 35% en pétrole, 8% en renouvelables y compris l’hydraulique et 5% en charbon. Les fossiles continueraient donc à prédominer à hauteur de 92%, au lieu de 97% en 2011, mais le gaz naturel supplanterait le pétrole et la part des renouvelables passerait de 3% en 2011 à 8% (figure 1).

Vers un marché « non discriminatoire et transparent »

Les maghrébins espèrent aujourd’hui, à plus d’actions concrètes dans le cadre de cette coopération, dont le niveau est encore en deçà du potentiel existant et des objectifs escomptés. En effet, les échanges d’électricité entre les pays du Maghreb sont limités. Ils peinent à aller au-delà de 0,1 % de la consommation électrique de la région. Pourtant, les ministres de l’énergie des trois pays sont signataires de la « Déclaration d’Alger » qui prévoit une harmonisation des cadres législatifs et réglementaires, ainsi que des conditions techniques et économiques d’un marché « non discriminatoire, transparent » et qui ferait l’objet d’une « tarification adéquate ». Tout cela en vue d’une future intégration au sein du marché intérieur de l’UE.

Le frein principal aux interconnexions réelles entre les pays du Maghreb a été analysé par la Banque Mondiale : il est possible que l’unification envisagée de la tarification électrique pousse à la hausse le prix du kilowatt/heure en Algérie qui est jusqu’à présent maintenu à la baisse grâce aux subventions pétrolières. Selon le rapport de la Banque Mondiale, celles-ci auraient couté 20 milliards de dollars au trésor public en 2014.

Sur le long terme, on peut s’attendre à ce que le taux de croissance moyen de la consommation se situe autour de 5%, ce qui donnerait une capacité globale installée de 60 GWe en 2030, dont 36 GWe environ de nouvelles capacités réparties comme suit : un tiers au moins en renouvelables, solaire et éolien essentiellement ; un peu d’hydraulique et du thermique charbon au Maroc ; le reste viendrait pour une bonne part de cycles combinés gaz en raison des performances de cette technologie. La moitié de la production tunisienne et le tiers de la production algérienne actuelle sont déjà fournis par cette filière.

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