AccueilLa UNETunisie-UE-Liste noire : Bruxelles en passe d’entendre raison !

Tunisie-UE-Liste noire : Bruxelles en passe d’entendre raison !

L’Union européenne a tout l’air d’avoir entendu raison. L’intention lui est quasi unanimement prêtée de retirer la Tunisie de la liste noire des pays et territoires classés paradis fiscaux, moyennant bien sûr des engagements précis auxquelles elle est tenue de souscrire en matière de réglementations fiscales.

Le processus est enclenché, et le retrait recommandé par des responsables de l’UE, sera discuté demain mercredi par les ambassadeurs de l’Union européenne que se réuniront à cet effet à Bruxelles, à charge pour les ministres des Finances de dire leur dernier mot et valider le retrait lors de leur rencontre la semaine prochaine.

Tout concourt à comprendre que Bruxelles a fini par céder aux pressions exercées de partout pour l’amener à revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis de la Tunisie, injustement lésée par une décision d’autant moins fondée et justifiée qu’elle n’a pas prise sur la réalité et sur le dispositif fiscal tunisien, favorable certes aux sociétés off shore, mais majoritairement indemne des éléments constitutifs d’un paradis fiscal autant que des griefs qui s’y attachent.

Le vibrant appel de Malte

Parmi les derniers appels en date qui poussent vers un retrait de la Tunisie de cette liste noire, celui lancé par l’eurodéputé maltais et ancien Premier ministre Alfred Sant, qui a plaidé vivement pour que l’UE soutienne, en outre, la Tunisie aux prises avec le terrorisme dont elle a souffert. Cité par « Malta Independent Online », il a enjoint à la Commission européenne d’ « accorder la plus grande attention aux efforts consentis par la Tunisie » et insisté sur « l’importance du soutien de l’UE à cette nation nord-africaine ». La réaction de Sant a trouvé un soutien immédiat tandis que le processus a commencé à inverser la décision de la CE comme stipulé par les traités de l’UE.

L’eurodéputé maltais a indiqué que les représentants du gouvernement tunisien lui ont demandé son intervention au Parlement européen sur cette question, ajoutant qu’à ce stade, et compte tenu du fait que la Tunisie souffrait économiquement et socialement des répercussions du terrorisme, il faudrait veiller à ne pas lui infliger de nouvelles difficultés. « Inclure la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux de l’UE est contradictoire et contre-productif aux engagements de l’UE d’envoyer un tel signal à la Tunisie et de l’identifier comme une menace », a-t-il dit, qualifiant la décision de Bruxelles d’injuste et l’appelant à « continuer à maintenir une relation forte et stratégique avec ce partenaire ».

«  Bien que les mesures préventives mises en place soient encore entachées de carences et de certains problèmes de mise en œuvre, le travail accompli jusqu’à présent par la Tunisie devrait être reconnu de manière plus approfondie », a-t-il souligné, soulignant que « la Tunisie et l’UE ont déjà jeté les bases d’une coopération dans ce domaine avec un dialogue politique sur la sécurité et le contre-terrorisme, au cours duquel l’UE a proposé une liste de mesures de soutien supplémentaires pour la Tunisie. Un tel soutien de l’UE devrait ouvrir la voie à une politique de sécurité moderne et à des structures solides pour lutter contre le terrorisme et prévenir la radicalisation ».

La Tunisie, bon élève !

Concernant le régime tunisien de lutte contre le blanchiment d’argent, Sant a déclaré qu’un système de contrôle des changes était en place. L’UE avait déjà imposé des mesures restrictives (gel des fonds et des ressources économiques) de certaines personnes responsables du détournement de fonds publics tunisiens, qui étaient en vigueur l’année dernière. La Tunisie a commencé à élaborer une stratégie de sécurité nationale et, avec l’UE, a déjà établi la base d’une coopération dans ce domaine avec un dialogue politique sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme.

Des négociations en vue d’un accord de libre-échange approfondi et complet avec la Tunisie sont également en cours. La Tunisie est le plus important bénéficiaire de l’assistance macroéconomique de l’UE dans le voisinage méridional et un grand partenaire commercial. La mise en œuvre de l’Accord de libre-échange approfondi et complet (ALECA) avec la Tunisie témoigne également de la volonté d’approfondir l’intégration économique et commerciale du pays avec l’UE. Le statut spécial accordé à la Tunisie reflète l’engagement de l’Union à soutenir la transition de la Tunisie, alors qu’elle s’attaque au défi de la menace terroriste, a remarqué l’eurodéputé maltais.

Cet élan de solidarité européen témoigné à la Tunisie ne doit cependant pas empêcher de reconnaître que son gouvernement s’est clairement emmêlé les pinceaux dans la gestion de ce dossier. Il a mis trop de temps pour répondre à l’Union européenne et s’est égaré dans un maquis de procédures qui n’avaient pas lieu d’être, pour enfin « prendre des engagements trop tardifs et incomplets », comme le lui a reproché le commissaire européen Pierre Moscovici, tout en affirmant que « personne n’a envie qu’elle y reste ». Des assurances qui devraient prendre corps la semaine prochaine. Croisons les doigts !

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