Officiellement, la Banque Tunisienne de Solidarité (BTS), qui a été créée le 22 décembre 1997, a pour objet d’abord «d’ancrer la culture de l’auto développement et de la prise d’initiative, de créer des offres d’emploi, notamment pour les classes sociales les plus démunies, d’intégrer les petits projets dans le tissu économique et de consolider l’effort des associations pour le développement». La banque, est généralement désignée «Banque des pauvres», en ce sens qu’elle est dédiée au financement de ceux qui ne répondent pas aux conditions des banques commerciales qui leur donneraient facilement accès au crédit leur permettant de monter leurs petits projets.
Le capital de la banque est à 53,78 % entre les mains de l’Etat, représentant 18,489 MDT levés parfois de force et sous la pression auprès des salariés du public et du privé. A fin 2015, le résultat net de la banque était bénéficiaire de 4,080 MDT pour un PNB de 27,859 MDT.
La rémunération du PDG, Mohamed Kaaniche, nommé le 25 septembre 2012, est fixée par l’arrêté de Monsieur le Président du gouvernement du 02 Août 2013 avec date d’effet le 25 Septembre 2012. Elle se compose de :
La rémunération du Directeur Général Adjoint, Khelifa Sbouai, nommé par décision du conseil d’administration lors de sa réunion du 14 Février 2014, est fixée par référence aux termes de la convention collective nationale du personnel des banques et des établissements financiers. Cette rémunération se compose d’un salaire mensuel, de diverses indemnités et primes, d’un quota de 360 litres de carburant par mois, de la mise à disposition d’une voiture de fonction (acquise fin 2014 pour un montant de 68 223 DT et amorti à hauteur de 13 645 DT) et du remboursement des frais téléphoniques (50 DT par trimestre). L’encours des crédits accordés par la banque à son Directeur Général Adjoint (au titre des exercices antérieur) s’élève au 31 décembre 2015 à 76 750 DT. Le bilan de la banque indique que l’encours des crédits accordés par la banque à son PDG s’élève au 31 décembre 2015 à 36.518 DT.
Les obligations et engagements de la BTS envers ses dirigeants, tels qu’ils ressortent des états financiers pour l’exercice clos le 31 Décembre 2015, se présentent comme suit (en DT) :
Notons, sans vouloir remettre en cause quoi que ce soit, qu’une rémunération annuelle de 106.241 DT équivaut à une rémunération mensuelle de 8.853 DT, c’est-à-dire 26 fois le salaire de ceux pour qui la banque a été créée, vu que le Smig est de 338 DT.
Et tant qu’on est dans les comparaisons, notons, à titre d’exemple, que les charges de l’exercice (2014) pour le PDG de la BFPME totalisaient 26.636 DT pour un résultat déficitaire de plus de 23,1 MDT. Pour la Banque de l’Habitat qui est une banque commerciale, ces charges ont totalisé en 2015 la somme de 120.272 DT pour un résultat net bénéficiaire de 70,583 MDT. Pour la BNA, qui est aussi une banque publique commerciale, ce sont 119.2017 DT pour un résultat bénéficiaire de 25,355 MDT, alors que, pour le PDG de la STB, qui est la plus grande des banques publiques commerciales, l’exercice 2014 (la banque n’a pas jusqu’ici publié ses états financiers 2015) signalait seulement 91.632 DT pour un résultat net bénéficiaire de 21,107 MDT.
Notons enfin que la BTS a été créée à hauteur de plus de 49 % par des contributions «volontaires». Des volontaires qui n’ont jamais vu la couleur de l’argent de leurs parts dans les bénéfices de cette institution financière qui, bien qu’étant publique, n’a pas été concernée par la restructuration après audit des banques publiques.
