AccueilLa UNETunisie-Exclusif: Le FMI dément Sami Taheri et son UGTT !

Tunisie-Exclusif: Le FMI dément Sami Taheri et son UGTT !

Intervenant, hier mardi sur les ondes de Mosaïque FM, le secrétaire général adjoint de l’UGTT Sami Taheri a notamment qualifié d’ «incompétents» les négociateurs tunisiens. Les «négociateurs», même si le mot n’a pas de sens car on discute de politique économique et de reformes et non des termes d’un contrat, sont en fait le gouverneur de la banque centrale pour le volet politique monétaire et  change, et le ministre des finances pour le volet politique budgétaire. Leurs décisions se prennent en général, après consultation avec le chef du gouvernement. Tous ceux-là, selon le SGE de son UGTT, sont des incompétents. Sur Mosaïque FM mardi, le SGA-Porte-parole, précisait que «les représentants du FMI ont affirmé à l’UGTT que ces négociateurs sont dans une logique d’acceptation des conditions avant même de négocier».

L’accusation étant d’une gravité sans précédent, tant pour les négociateurs que pour le gouvernement au nom duquel ils avaient mené les négociations, Africanmanager a pris contact avec l’équipe du FMI à Tunis, pour lui demander un commentaire sur cette déclaration de Sami Taheri. Voici texto, ce que le FMI a répondu à notre demande : «La relation entre les autorités tunisiennes et l’équipe du FMI est caractérisée par un esprit de partenariat et de confiance. A aucun moment, nous n’avons évoqué notre relation avec les autorités dans nos échanges avec les partenaires sociaux et d’autres membres de la société tunisienne. L’équipe du FMI continuera à appuyer les réformes que poursuit le gouvernement pour améliorer les conditions de vie de tous les tunisiens».

  • L’UGTT était déjà au courant de tout

Cela , c’est l’avis, bref, clair et précis du FMI. L’information est sacrée et le commentaire est libre. A ne pas en douter, ce commentaire fort politiquement correct du FMI dont la communication est très cadrée, apporte un démenti cinglant aux propos du secrétaire général adjoint de l’omnipotente et unique centrale syndicale ouvrière. Il ne fait aussi aucun doute que les propos du SGA de l’UGTT, renvoient une très mauvaise image des compétences tunisiennes et jette l’opprobre sur de très compétents négociateurs tunisiens internationalement reconnus, comme le Gouverneur Chedly Ayari et le ministre des Finances. Une image qui dévalorise à son tour celle de toute la Tunisie sur la scène financière internationale. Des déclaration qui déforment aussi le rôle joué par le FMI auprès de la Tunisie, une institution financière internationale, dont les négociateurs sont de grands diplomates et qui n’avait jamais obligé quiconque à prendre crédit chez elle et qui répond aux SOS financiers de tous les pays. N’étant pas une institution caritative, elle a ses conditions. Des conditions et des demandes de réformes, pour le cas de la Tunisie, qui auraient d’ailleurs dû être faites, depuis belle lurette, ce qui aurait pu lui éviter les affres d’un recours à la dette du FMI. Une institution, au moins pour la Tunisie, qui a toujours veillé à coopérer et discuter avec toutes les parties pour garantir la réussite de l’objectif de ses interventions qui n’est en fait que de remettre l’économie en marche et de replacer la Tunisie dans une position financière qui lui permette de continuer à honorer ses engagements.

Rappelons, par ailleurs, que ces négociations Tunisie-FMI, ont été conduites dans la transparence. En effet, selon nos informations, le ministre conseiller Taoufik Rajhi avait  tenu réunions avec les partis politiques et les organisations nationales, dont l’UGTT, pour leur dire toute la vérité sur les négociations et leur issue. Deux exposés ont été ainsi faits devant les chefs des partis politiques et les organisations nationales signataires de l’accord de Carthage à propos du cadre général des négociations avec les le FMI. D’abord en janvier 2017, où Sami Taheri était présent et un autre, à Dar Dhiafa à Carthage, sur le cadre général des résultats de la première revue. Les deux exposés ont été faits  devant les membres du bureau d’études de l’UGTT. Une réunion groupant  les experts de l’UTICA et les partis signataires a eu lieu pour leur exposer le contenu de la lettre du gouvernement et l’accord avec le FMI.

  • Décryptage d’un bavardage

A quoi servent, in fine, ces déclarations d’un porte-parole de l’UGTT qui n’en est pas à ses premières insultes [Ndlr : Nous avons, nous-même, déjà fait les frais de ses insultes et des menaces de son organisation].Elles visent d’abord, selon nous, à se dédouaner des mesures qui pourraient être prises par le gouvernement, en concrétisation des engagements de l’Etat tunisien avec son principal bailleur de fonds. A ne point en douter, l’UGTT était au courant, comme le reste des partenaires, socioéconomiques et politiques, du GUN (Gouvernement d’Union Nationale). Pourquoi donc impliquer le FMI dans une querelle UGTT/Gouvernement dont l’objet principal est le montant des salaires de la fonction publique qui représente, selon des informations officielles, 80 % des recettes fiscales ? Force est de comprendre cela comme une tentative de brouiller le gouvernement avec le FMI et de mettre le bâton dans les roues de l’aide financière du FMI au gouvernement d’un Youssef Chahed que beaucoup cherchent à déloger de la Kasbah.

Le SG de l’UGTT, Noureddine Taboubi, qui sommait il y a quelques jours les politiques de bannir la surenchère et les discours grandiloquents, est-il conscient que celui de son adjoint fait partie de cette même catégorie ? L’arrêtera-t-il pour diminuer un tant soit peu la tension sociale dans le pays ?

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