Le vol, programmé à 15h00 et devant rallier Vienne à l’aéroport tunisien de Djerba, a dû être reporté en raison de l’absence de pilotes. Le vol de Rome a fait demi-tour et rebroussé chemin «en raison de mauvaises conditions météorologiques », selon des explications de la compagnie, alors que celui d’Alitalia pratiquement au même moment a pu atterrir sans heurt. En juin dernier, les passagers embarquant à Tunis Carthage pour Strasbourg, se retrouvent en direction de l’aéroport de Djerba. Un nouveau retard à l’arrivée qui s’accumule à celui du départ de Carthage. Au départ de la France, Tunisair a été classée au 1er rang des retardataire par le site Airhelp. Les retards de la compagnie nationale de transport aérien, où il ne semble plus y avoir de pilote, au propre comme au figuré, ne se comptent plus en heures, mais en dizaines d’heures et même en jours. Le 17 août, on apprenait que l’avion de Tunisair venant de Paris se préparait à décoller et à reprendre son vol à destination de Tunis après un atterrissage forcé effectué, jeudi matin, à l’aéroport de Nice (France) en raison d’une baisse de la pression au sein de l’appareil. Donc une panne technique. Et encore une panne technique sur le vol TU 635 en provenance de Paris du 16 mars dernier.
Chez Tunisair, on a vu aussi des vols sans catering, des disputes entre pilotes et techniciens pour une question de galons et de couleur d’uniforme, sur fond d’échanges musclés et arrêt du vol et même menace de suspension des vols. Une compagnie en grands déséquilibres financiers dont l’Etat ne sait plus quoi faire. Des PDG qui changent, à la «va-comme-je-te-pousse » et sans qu’on en sache les raisons. Une compagnie dont les plans de restructuration financière se succèdent, sans qu’aucun n’arrive à terme. Une compagnie qui ne sait plus quoi faire de ses plus de 7.000 employés, qui devait en libérer 1.400 et qui se trompe dans le calcul des indemnités de départ et qui ne fait plus rien dans ce sens depuis plus de 5 ans. Une compagnie qui pâtit, non seulement des retards qui deviennent monnaie courante, mais aussi du vol, récurrent, des bagages de ses clients. Que n’a-t-on pas encore vu à Tunisair ? Que n’a-t-elle pas encore fait qui ne soit répréhensible ? Qu’attendent les autorités de tutelle et même l’autorité tout court pour trouver la solution à cette compagnie qui devient un fardeau ?
