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Tunisie : Un très important programme social, en panne à cause de… 150 DT !

A l’annonce des mesures d’accompagnement des dispositions de la LF 2018, on se demandait pourquoi le chef du gouvernement avait attendu les manifestations, pacifiques et nocturnes, et toutes leurs casses et leurs saccages des biens publics et privés pour en faire état.

La question se posait aussi de savoir ce qu’attendait le ministre des Affaires sociales, l’ancien UGTT Mohamed Trabelsi, pour en proposer avant même l’adoption de la LF 2018. Le syndicaliste qu’il était connaissait pourtant l’importance de telles mesures sociales pour faire passer la dure pilule des mesures, financières et fiscales, dont il était au courant en tant que ministre du GUN (Gouvernement d’union nationale).

On fera, peut-être un jour, les comptes de ce que cet oubli, tant du ministre des Affaires sociales que du chef du gouvernement, aura ainsi coûté à l’économie du pays, déjà sous sédatifs et sous perfusion.

En fait, selon nos informations, un plan fait de mesures d’accompagnement aurait été préparé depuis le mois de novembre dernier, alors que pointaient à peine les premières polémiques nées des premières fuites du contenu de la LF 2018. Le plan consistait en la mise en place de ce qu’il avait été convenu d’appeler la «plateforme nationale de protection sociale».

Dans une 1ère étape, il s’agissait de garantir un revenu minimum garanti à tout citoyen tunisien. Il s’agissait aussi de garantir le minimum de couverture sanitaire aux tranches de populations les plus vulnérables, ainsi que l’accès à un logement décent.

Pour ce faire, il fallait d’abord déterminer les populations concernées par les mesures exceptionnelles, pour bien cibler l’aide à fournir par l’Etat. Le gouvernement devait alors commencer par les 230 mille familles nécessiteuses, en faire le recensement et le contrôle pour éviter le gaspillage et le don d’aides à des populations qui sont loin d’être dans le besoin, comme l’a déjà constaté le dernier rapport de la Cour des Comptes.

Cela devait être fait à travers ce qu’il est convenu d’appeler «l’identifiant unique social». Une sorte de banque de données, regroupant toutes les données sociales de chaque citoyen tunisien pour déterminer les couches sociales les plus vulnérables, laquelle devait être mise en place depuis 2016 dans le cadre de la réforme de la Caisse générale de compensation.

Financé par la Banque Mondiale à hauteur de 4 MDT, le projet consistait en un recensement de cette population cible de nécessiteux, par les agents du ministère des Affaires sociales. Ledit ministère avait déjà acquis les moyens informatiques nécessaires à ce recensement sur terrain (logiciels, ordinateurs et tablettes informatiques).

Les agents du ministère de Mohamed Trabelsi ont cependant exigé une prime mensuelle de 150 DT qui devait s’ajouter aux dernières augmentations salariales qui leur avaient été accordées. Le risque, pour le gouvernement, était que cette prime ne fasse jurisprudence et ne devienne alors revendiquée par le reste des corps du ministère des Affaires sociales. Il faut dire que dans la fonction publique, le ministère des Finances avait accordé, du temps du gouvernement Essid, une pareille prime de recouvrement aux agents du même ministère chargés justement du recouvrement fiscal. Entretemps aussi, les agents du ministère Trabelsi aurait «confisqué» le matériel informatique qui était destiné aux travaux de recensement, prenant en otage tout le budget de la Banque Mondiale.

Les gouvernements se sont suivis, depuis 2013, sans qu’aucun des ministres des Affaires sociales n’ait pu résoudre cette problématique et sans qu’aucun gouvernement n’ait pu prendre la décision de dessaisir les agents du ministère des Affaires sociales du dossier pour le confier, par exemple, à l’INS qui a déjà l’expérience et la technique des recensements sociaux.

Entretemps, constatant que le budget alloué à ce projet n’a pas été consommé depuis quatre années, la Banque Mondiale a menacé de retirer ledit budget. Aux dernières nouvelles, un délai supplémentaire aurait été accordé au GUN, qui se doit désormais de trouver la solution qui lui permettrait d’installer la base logistique de la nouvelle plateforme nationale de protection sociale.

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