Le logement social constitue en Tunisie une dimension importante et un défi pour le maintien de la paix sociale. De ce fait, ce secteur demeurait toujours une préoccupation majeure des différentes politiques de développement adoptées. Toutefois, cette offre a été souvent destinée aux couches généralement démunies.
L’insuffisance des logements pour les couches populaires en milieu urbain a fait émerger des dysfonctionnements urbains dans les villes tunisiennes. On assistait à la prolifération de l’habitat spontané, la montée de la pauvreté et l’accentuation des phénomènes de ségrégation socio-spatiale. Ceci a imposé de nouveaux défis pour la planification urbaine en Tunisie.
Aujourd’hui, le développement urbain implique en premier lieu la reconnaissance des droits des couches populaires à la ville.
Il s’agit de placer les besoins et les intérêts des couches vulnérables au même niveau que ceux des couches solvables au niveau des politiques d’habitat et des législations.
Démarrage, l’année prochaine
Le chef du gouvernement, Kamel Madouri, a annoncé l’intention de l’État de démolir 1 338 habitations précaires dans le cadre du programme spécial de logement et de programmer la construction de 5 000 nouveaux logements sociaux l’année prochaine.
Il a également indiqué que le gouvernement a achevé l’élaboration d’un nouveau code pour les biens de l’État.
Il a annoncé qu’une révision de l’approche de développement régional sera effectuée pour l’adapter au nouveau découpage du territoire de la République en cinq régions, afin de contribuer à l’amélioration des indicateurs de développement dans les régions intérieures.
Il faut rappeler que le programme spécifique des logements sociaux a été créé pour éradiquer les logements rudimentaires et les constructions anarchiques en facilitant aux personnes à faible revenu l’accès à un logement décent.
Le décret gouvernemental n° 2015-460 du 9 juin 2015 définit trois types de logements, à savoir le logement individuel dont la surface est inférieure à 50 m², le logement collectif dont la superficie ne dépasse pas 75 m² et le lot social qui n’excède pas 160 m² à l’exception des lots ayant des spécificités techniques.
Dans une déclaration accordée à une radio privée, la directrice de l’unité de gestion par objectifs relative à ce programme, Sondes Krim, a rappelé les critères et les conditions d’éligibilité pour pouvoir en bénéficier.
L’une des principales conditions est que tout couple désirant acquérir un logement social doit avoir un revenu mensuel commun inférieur à trois fois le Smig et ne doit pas avoir de biens immobiliers.
Des critères préférentiels permettent, par ailleurs, d’améliorer le scoring, à savoir, entre autres, le nombre d’enfants scolarisés et les parents à charge.
Rappelons que le président de la République Kaïes Saïed a donné ses instructions pour accélérer la distribution des logements sociaux dans les plus brefs délais selon des critères déterminés, indique un communiqué rendu public par la présidence de la République.
Saïed a évoqué le retard enregistré dans la remise des logements sociaux, l’absence d’excuse justifiant un tel retard, qui a affecté certains de ces logements en plus des actes de pillage enregistrés dans ces locaux.
« Chaque partie doit assumer sa responsabilité pour s’assurer que les bénéficiaires méritaient ces logements sociaux », a-t-il soutenu.