Le procureur de la république de Paris François Molins a souligné, lundi, le caractère prémédité de l’attentat, le 14 juillet dernier à Nice, qui a fait au moins 84 morts.
Il s’agit d' »un attentat pensé et préparé dans les jours précédant le passage à l’acte », a indiqué François Molins dans une déclaration à la presse, indiquant que des photos retrouvées dans le téléphone montrent que l’auteur de l’attentat, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a fait des repérages avant de commettre son attentat, notamment sur la promenade des Anglais rapporte l’agence MAP.
Le procureur a indiqué que le tueur semblait avoir besoin d’argent, les jours précédant les faits et avait tenté « de contracter un prêt à la consommation de 5.000 euros, le 28 juin 2016, qui lui a été refusé pour risque d’insolvabilité. Il a également tenté de retirer 1.000 euros, le 14 juillet 2016, à un distributeur automatique de billets, mais n’a pu retirer que la somme de 550 euros. Il a également vendu son véhicule le 13 juillet 2016 donc la veille des faits, mais avait aussi la veille, loué un autre véhicule », a expliqué François Molins, affirmant que « l’ensemble de ses éléments conduit donc à analyser les faits comme un attentat pensé et préparé, au moins dans les jours précédant le passage à l’acte ».
Le procureur a également indiqué que « l’un des gardés à vue apparaît comme le destinataire d’un SMS envoyé par le terroriste dans les minutes précédant son passage à l’acte, le 14 juillet, à 22h27, mentionnant l’acquisition, je cite, de pistolets », ajoutant que de nombreuses investigations sont toujours en cours sur les SMS et les appels téléphoniques passés par le terroriste le jour des faits et les jours précédant les faits afin d’identifier l’ensemble des correspondants et la teneur des messages échangés.
Il a cité des témoignages sur les mœurs de l’individu qui n’était pas particulièrement pratiquant et décrit comme « un individu particulièrement violent à l’égard de son épouse et de ses enfants », indiquant par ailleurs que l’exploitation de son ordinateur du tueur illustre « un intérêt certain, et à ce stade des investigations, récent pour la mouvance djihadiste radicale ».
Il a fait savoir, à ce titre, qu’un témoignage rapporte que « l’auteur s’était laissé pousser la barbe, que cela avait une signification religieuse », soulignant toutefois qu’aucun élément de l’enquête ne démontre à ce stade une allégeance de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel à l’organisation terroriste, ni des liens avec des individus se réclamant de cette organisation.
Le procureur s’est refusé de s’exprimer sur les six gardes à vue en cours, qui concernent, a-t-il dit, « des personnes soupçonnées d’avoir pu être en contact avec l’auteur de l’attentat, ou d’avoir pu apporter une aide logistique, notamment dans la fourniture de l’arme dont il a fait usage ».
L’attaque au camion lors de la soirée du 14 juillet à la Promenade des Anglais à Nice, a fait 84 morts, dont dix enfants et adolescents, ainsi que plusieurs étrangers.
