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86.797 jours perdus en 3 mois et les grèves sauvages ont augmenté de 85 %, dixit l’UGTT.

On avait entendu les chiffres du ministre des Affaires sociales sur la situation sociale en Tunisie, lors de la journée organisée la semaine dernière par l’IACE, voici les chiffres et la vision de la même situation donnés par l’UGTT par la voix de Mongi Amami. Ce dernier est le directeur exécutif  des études et de la documentation à la centrale syndicale ouvrière (UGTT). Il parlait, mardi 12 avril 2011, à la table ronde de l’association AR2D.

Selon ce responsable syndical, les grèves ont augmenté de 155 % au cours des 3 derniers mois de cette année, comparées à la même période de l’année 2010. Le nombre des entreprises  touchées par ces mouvements sociaux et ces grèves a augmenté de 162 %. Ces grèves ont touché 150 entreprises privées et 20 entreprises publiques, notamment dans les secteurs de l’éducation, du transport et de la poste. Les secteurs du textile, habillement, cuir et chaussures, ainsi que celui des industries mécaniques et électriques ont été les plus touchés.

Le nombre de journées perdues pour l’économie et pour la production des entreprises a augmenté de 250 %, passant de 19 mille, en 2010, à 86797 jours pour les 3 premiers mois de cette année.

Mongi  Amami avoue que la majorité de ces grèves n’a pas été précédé par des avis de grèves. Il refusera cependant de dire que ces grèves étaient sauvages. Il  n’en indique pas moins que ce type de grèves, qu’il exemptera du qualificatif « sauvages », a augmenté de 85 % contre 19 % pour la période objet de la comparaison (3 mois 2010). Les régions les plus touchées par ces grèves, au cours du mois de mars 2011, ont été Ben Arous, Sfax, Tunis, Médenine et Nabeul. Il ajoute pourtant que le nombre de grèves sauvages n’a augmenté que de 35 %.

Le directeur exécutif  des études et de la documentation à la centrale syndicale ouvrière (UGTT), qui ajoutera que les deux principales raisons des grèves ont été la sous-traitance et la titularisation [il n’a donné aucun chiffre sur les grèves sauvages pour augmentations des salaires], annonce cependant que « cette tendance s’inscrit désormais en  baisse » et expliquera cela par l’installation du nouveau gouvernement de Béji Caïed Essebssi. Il précise ensuite qu’au cours du mois de mars 2011, le nombre des grèves, tous types confondus (légales et sauvages), a baissé de 25 %, que le nombre des entreprises touchées a diminué de 10 % et que le nombre de jours perdus pour l’économie a baissé de 38 %.
Il nuance par la suite son annonce de la tendance baissière des mouvements sociaux en indiquant que «il y a une amélioration relative, mais que le climat social reste empreint de tension ». Il a aussi évoqué les « réprimandes et les accusations lancées à l’UGTT » à propos de ces mouvements sociaux qui ont largement perturbé l’économie de la Tunisie, la production des entreprises et leurs exportations. Il explique cependant que cela serait dû un «lourd héritage » et ajoute que  «les types d’emplois qui étaient répandus au cours de la dernière décennie ont créé un sentiment de colère qui a explosé à la première occasion et d’une manière incontrôlable».

Le responsable syndical a appelé, pour conclure, à revoir le modèle de développement pour y privilégier le développement à la  croissance,  et à ouvrir un débat national sur ce sujet et sur le rôle de l’entreprise.

« Je ne suis pas un épouvantail, mais il est de mon devoir  de vous alerter », dit Nabli.

Auparavant, l’économiste Hafedh Zaafrane avait  plutôt dépeint un tableau grisâtre de l’impact de la révolution sur l’économie (On y reviendra plus en détails) en concluant que l’économie tunisienne est désormais en situation de stagnation. Le représentant de l’Utica (Centrale patronale) a été loin de la prestation du représentant de son partenaire social, l’UGTT, et concluant la table ronde, le gouverneur de la BCT, Mustapha Kamel Nabli a plutôt abondé dans le sens de Hafedh Zaafrane, évoquant un net repli de la situation économique dont l’impact sera évident sur l’emploi au cours des mois prochains. «Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation économique est difficile » a-t-il indiqué, ajoutant que le reste de l’année en cours sera aussi difficile et que «le danger nous attend au tournant ». Le gouverneur de la BCT a cependant démenti être un épouvantail. «Je ne cherche pas à faire peur, mais il est de mon devoir d’alerter. La Révolution est encore en gestation et les dangers nous guettent encore et il faut traiter ces dangers », dit-il à l’adresse de ceux parmi l’assistance qui s’étaient inscrits dans leurs interventions  en faux contre le  tableau de bord de l’économie tunisienne tel que dressé par Zaafrane .Et le Gouverneur qui ajoute encore que «on ne réussira pas le changement démocratique si nous glissons dans une mauvaise passe économique. L’espoir existe, mais il faudra que chacun prenne ses responsabilités et les assume et que nous soyons réalistes », termine-t-il en guise d’avertissement.

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