La Tunisie est tenue d’accélérer l’adoption de nombreuses mesures dans divers domaines afin d’être économiquement active et capable de se développer et d’attirer des investissements, comme l’a affirmé l’ex-président de l’Instance tunisienne pour l’investissement (TIA), Khalil Laabidi.
Dans une interview accordée à « African Manager », il a fait savoir que la Tunisie possède de nombreux avantages qui la qualifient d’être une véritable porte d’entrée vers l’Afrique, d’autant qu’elle se caractérise par la diversité de la main-d’œuvre et son expertise en plus de sa situation géographique stratégique.
« Malgré les atouts qui sont ceux de notre pays, il a perdu de nombreux marchés ainsi que sa réputation au niveau mondial. En revanche, de nombreux pays dans des conditions pires que la nôtre ont réussi à conquérir une place importante sur le marché africain », a-t-il affirmé.
Des «mains tremblantes»
Il a souligné que les raisons les plus importantes qui ont empêché le développement du climat d’investissement sont liées notamment à la situation politique et aux querelles des partis qui ont dominé la problématique économique, ce qui est considéré comme une grave erreur, selon ses dires.
L’ancien patron de TIA a affirmé que le gouvernement est tenu d’accélérer le rythme d’achèvement des grands projets qui ont été entravés à cause des « mains tremblantes » selon l’expression qu’il a utilisée , soulignant que l’accélération de leur réalisation est l’un des indicateurs les plus importants qui contribuent dans l’attraction des investisseurs étrangers.
Des projets prêts à être finalisés… mais
Dans un contexte annexe, Laabidi a déclaré qu’un certain nombre d’études de projets sont prêtes en attendant un coup de pouce de la part du gouvernement pour fournir des fonds, à l’instar du projet du port en eaux profondes d’Enfidha, sur lequel se penchent de nombreuses entreprises internationales ainsi que sur d’autres projets liés aux énergies renouvelables , la production d’hydrogène par l’eau de mer, et des projets d’infrastructures comme celui de la liaison terrestre Tunisie-Algérie-Niger.
Il a assuré que la réalisation de tels projets sera un message positif aux investisseurs et voudra dire que la Tunisie est une véritable destination pour les investissements.
La même source a estimé que le manque des projets publics, en plus de la réticence du capital national à se mobiliser en Tunisie, sont autant de motifs qui font que l’investisseur étranger évite les projets dans le pays.
Il a souligné que les différents facteurs évoqués font que la Tunisie « échoue » à attirer de nouvelles entreprises internationales.
Il a, par ailleurs, souligné que, eu égard l’ordre mondial qui vit une mutation, la Tunisie doit œuvrer à y occuper une place et à s’orienter vers une action tripartite entre les pays.
Guerre russo-ukrainienne
En réponse à une question concernant les opportunités d’attirer les investissements étrangers à la lumière des changements régionaux et internationaux, Laabidi a déclaré que la Tunisie est sur le point d’en manquer de nombreuses, notant que les principaux investisseurs et industriels attendent l’amélioration des indicateurs pour venir en Tunisie.
En ce qui concerne les mesures économiques récemment annoncées visant à faciliter le lancement des projets, il a considéré que les mesures sont tardives et nécessitent des années pour obtenir un résultat tangible.