Les gagnants des dernières élections du 23 février, emmenés par le futur chancelier Friedrich Merz, ont présenté, mercredi 9 avril, le contrat de coalition conclu avec les sociaux-démocrates. Après l’approbation du texte par les deux partenaires, Friedrich Merz doit être élu début mai à la tête du nouveau gouvernement allemand.
La présentation du contrat de coalition, âprement négocié par les chrétiens et les sociaux-démocrates, a donné lieu, mercredi 9 avril, à des images bien plus sobres d’un mariage de raison. Une telle alliance entre les conservateurs de la CDU/CSU et le SPD n’a rien de nouveau. L’ancienne chancelière Angela Merkel a dirigé trois gouvernements semblables durant 12 ans, sur ses 16 années passées au pouvoir. Mais la grande coalition ne mérite plus ce nom en raison du recul sensible des deux partis qui ont marqué l’Allemagne d’après-guerre.
Cette nouvelle alliance se constitue à l’heure où les difficultés s’accumulent. L’Allemagne pourrait être en récession pour la troisième fois cette année. Son modèle économique bat de l’aile. Le pays est plus polarisé que jamais avec le succès historique de l’extrême-droite lors des dernières élections (plus de 20% des suffrages). Depuis, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a encore progressé dans les sondages. Cette semaine, pour la première fois, ce parti devance même d’un point les conservateurs qui reculent. Friedrich Merz doit affronter un vent mauvais. La crédibilité du futur chancelier a souffert. On lui reproche notamment d’avoir défendu la rigueur budgétaire durant sa campagne, avant d’opérer un virage à 180° après les élections et d’accepter rapidement un plan massif d’investissements financé par de nouvelles dettes.