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Amen Bank : La banque des ratios confortables, 2ème en crédits selon Mac Sa

En 1971, la famille Ben Yedder prenait le contrôle de la banque qui était dénommée à l’époque Crédit Foncier et Commercial de Tunisie (CFCT) qui entrait en bourse en 1994, et devenait une année plus tard l’Amen Bank. C’est désormais un groupe de plus de 50 sociétés opérant dans plusieurs secteurs de l’économie tunisienne (banque, assurance, leasing, SICAR, gestion de titres, santé, tourisme…), chapeauté par la société holding PGI (société de Participation de Gestion et d’Investissement) dont les principaux actionnaires sont les membres de la famille Ben Yedder.

  • Un fort positionnement sur le secteur

Avec un capital de 132,4 MDT, l’Amen Bank est elle-même à la tête d’un groupe constitué de 25 sociétés opérant essentiellement dans le domaine des finances et ayant réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 867.2 MDT en 2021. Les fonds propres après affectation du résultat de la banque sont passés de 734 MDT en 2016 à 1,186 Milliard DT en 2021, soit un taux de croissance annuel moyen de 10 %.

Amen Bank jouit d’un fort positionnement sur le secteur en étant 2ème banque privée en termes de crédits, 3ème en termes de dépôts et PNB et 4ème en termes de bénéfices en 2021. La banque a des ratios réglementaires confortables en 2021 (Tier 1 de 12%, LCR de 132.2% et un ratio de solvabilité global de 16.61%) grâce au renforcement organique de ses fonds propres, un atout indéniable lui permettant d’affronter l’avenir sereinement.

L’amélioration du profil de croissance de cette banque, combinée à une maîtrise du coût du risque, lui permettrait d’afficher selon les prévisions de Mac Sa, une croissance Bottom-line de 17, 4% en moyenne annuelle sur la période 2021-2024.

En bourse, la valorisation du titre AB  semble décorrélée de la réalité de ses fondamentaux et de son profil de croissance. Amen Bank est le titre qui a le moins profité de la vague haussière qu’a enregistrée le secteur bancaire en 2022. Depuis le début de 2023, le cours s’est mieux comporté mais reste tout de même en-dessous de sa valeur comptable.

Eu égard à ses fondamentaux solides, et son potentiel de croissance, la conviction est faite que ce niveau de cours reste un point d’entrée fort intéressant.

  • Un titre sous-valorisé et qui inverse déjà la tendance

Sur la base du cours actuel, AB s’échange à des multiples P/E 2022e et P/BV 2022e de 5.0x et 0.67x respectivement, des niveaux relativement bas eu égard aux niveaux auxquels traitent ses peers privées sur la bourse de Tunis, soit 7.5x et 1.34x. Il est donc estimé que le titre est actuellement sous-valorisé et on recommande d’ACHETER avec un objectif de cours de 38.2 DT (vs. 30 DT le 02/03/2022), correspondant à un potentiel de hausse de 27.3%. Sur la base du cours cible, AB traiterait à des multiples de P/E de 6.4x en 2022E, un multiple CB/PNB 2022 de 2.1x et un P/BV 2021 de 0.85x.

Mac Sa explique son optimisme par son profil de croissance attractif à moyen et long-terme compte tenu du programme de transformation NEXT, l’amélioration du profil de croissance d’AB combinée à une maitrise du coût du risque qui permettrait une croissance bottom-line de 17.4%, et une structure financière solide permettant à la banque de faire face aux risques de son activité avec un ratio de solvabilité confortable devant se maintenir au-dessus des 16%, favorisé par un renforcement continu des fonds propres, par la croissance organique et une politique de distribution de dividende rigoureuse.

En 2022, le cours de l’action AB a été dans une tendance globalement haussière mais hésitante gagnant 14.7% contre 36.83% pour l’indice des banques. Depuis le début de 2023, la tendance s’est quasiment inversée avec un indice des banques quasi-stable (+0.61%) et un cours AB en évolution de 14.5%. D’ailleurs, n’ayant pas fortement progressé en 2022 à l’instar des autres valeurs bancaires, AB est à ce jour le seul titre qui affiche une hausse à deux chiffres.

  • 7 Milliards DT, à 55,6 % des particuliers, font confiance et y vont

A l’instar de l’ensemble du secteur, la trajectoire de la croissance des dépôts d’Amen Bank s’est accentuée en 2022 à 10.1% contre une moyenne de 5.4% par an sur les 4 dernières années, une évolution supérieure à la moyenne des banques privées (+7.9%). A fin 2022, l’encours des dépôts s’est élevé à 6.99 milliards de dinars, ce qui lui procure une part de marché de 8.2%, soit la 6ème banque du secteur et la 3ème banque privée après la BIAT et Attijari Bank.

La bonne dynamique de la collecte est due aux dépôts à terme (+15.2% à 2,83 milliards de dinars) et aux dépôts d’épargne (+9.5% à près de 2.25 milliards de dinars). Les dépôts à vue ont aussi évolué de 4% en 2022 à 1.9 milliards de dinars. Malgré l’évolution des ressources rémunérées aussi bien en 2021 qu’en 2022, Amen Bank a réussi à maîtriser son coût des ressources.

Par rapport aux autres banques cotées, la part des dépôts à terme chez Amen Bank reste relativement élevée oscillant autour des 40 %. D’ailleurs, la banque a bien œuvré à réduire cette part qui est passée de 55.6 % en 2014 à 40.5% en 2022.

  • La 2ème à prendre des risques et donner des crédits …

En 2022, la distribution de crédits au niveau du secteur a été en hausse de 7.9% par rapport à 2021, en accélération par rapport à la moyenne de la période 2017-2021 (6.5%) affichant ainsi une croissance un peu plus rapide que celle des dépôts. Ainsi le ratio de transformation moyen est ressorti à 102.3% contre 101.5% en 2021, pour le secteur coté.

Amen Bank s’est inscrite dans la même tendance avec un encours des crédits qui a évolué de 10.9% à 6.92 Milliards de dinars, laissant ainsi apparaître un ratio de transformation réglementaire de 100.9% vs 101.6% en 2021 (pour un ratio limite réglementaire maximal de 120%).

Ainsi, Amen Bank est désormais classée 2ème banque privée en termes de crédits après la BIAT et 5ème banque du secteur coté, devancée par la BIAT et les trois banques publiques.

Sur la période 2017-2021, la croissance des crédits a été boostée principalement par les crédits au secteur de l’industrie (+10.5%) et notamment l’agroalimentaire, et les industries mécaniques et électriques. Les crédits au secteur du tourisme ont presque stagné (0.5%) et ceux de la promotion immobilière ont continué de baisser (-7.1%). Ceci constitue un atout pour la banque qui favorise désormais les secteurs les plus défensifs tout en limitant et/ou réduisant son exposition aux secteurs risqués dans la conjoncture actuelle (promotion immobilière et tourisme) et qui ont pesé sur ses créances classées. Les crédits aux particuliers occupent une importante part dans les engagements d’Amen Bank, soit 22.3%, une part que la banque a réussi à stabiliser au fil des années.

Concernant le volet risque, la banque ne cesse de faire baisser son taux de créances classées d’une année à l’autre. Ce dernier est passé de 15.09% en 2017 à 13.48% en 2021. Cette amélioration est essentiellement due à la croissance plus rapide des engagements sains (TCAM 2017-2021 de 5.7%) par rapport aux créances douteuses (TCAM 2017-2021 2.3%).

Les créances classées sont couvertes à hauteur de 71.2% par les provisions vs 70% exigé par la Banque centrale. Cela dit, la banque devrait consentir davantage d’efforts pour réduire son taux de CDL qui reste tout de même élevé par rapport à ses pairs du secteur.

Mac Sa estime que la banque devrait sacrifier davantage de sa rentabilité pour couvrir une éventuelle hausse des impayés dans les années à venir afin de rester conforme aux exigences de la Banque centrale en termes de couverture par les provisions. D’autant plus que la solidité financière de la banque est en train de se consolider davantage d’une année à une autre suite au renforcement organique des fonds propres affichant un ratio de solvabilité globale de 16.61% parmi les plus élevés du secteur coté (vs un taux recommandé > 10% et un Tier-one de 7%).

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1 COMMENTAIRE

  1. Des résultats qui reflètent le travail sérieux des équipes de planifications et d’exécutions.
    L’AB est riche par son potentiel humain et par ses stratégies à moyen et long terme. Cependant, et comme la plupart des banques en Tunisie, certains clients se plaignent de la lenteur du traitement de leurs dossiers de crédit. La maîtrise du CDL est vitale pour les banques, et seuls les plus expérimentés des banquiers ont le flair des affaires juteuses même si elles présentent des risques à leur démarrage. Malheureusement pour les promoteurs immobiliers qui n’ont pas de réserves foncières et de fonds propres pour assumer une part du risque dans leurs projets. Les promoteurs sont victimes de plusieurs facteurs dont la rareté des terrains constructibles couverts par des plans d’aménagements urbains, la progression vertigineuse des coûts des terrains, la progressive baisse du pouvoir d’achat des acheteurs, la hausse des prix de revient de la construction et les taux élevés des crédits bancaires. On disait aux années 70-80, lorsque le bâtiment va, tout va. Or, de nos jours, les citoyens tunisiens fuient la lenteur administrative, la cherté des prix des logements clef en main, construisent dans des terrains moins chers, en dehors des plans d’aménagements soumis à des permis de bâtir constructions. Depuis 2011 l’anarchie a augmenté le nombre des constructions non contrôlées par les municipalités sur tout le territoire de la république Tunisienne
    Les constructions ainsi édifiées ont une valeur hypothécable à des degrés de risques variables.
    Les crédits accordés vont être distribués pour faire nourrir les familles de ceux qui participent à la construction des logements à occuper ultérieurement dans des conditions urbaines illégales.
    Les viabilisations seraient améliorées dans certains cas par les fonds des collectivités publiques suite aux pressions des non réglementaires.

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